Les scanners corporels dans les aéroports italiens n’auront pas eu la vie longue. Le gouvernement italien a décidé d’abandonner leur utilisation, car ils s’avéraient plus longs qu’une fouille au corps et qui plus est, pas infaillibles. Six mois après leur introduction, les scanners de Rome ou de Venise ne sont déjà plus utilisés. Et celui de Milan devrait bientôt suivre selon le quotidien italien Il Corriere della Sera. Les raisons d’une marche arrière sont fonctionnelles. Tout d’abord, il faut en moyenne 30 secondes pour scanner une personne, beaucoup trop long estime-t-on en comparaison avec les fouilles par palpation. « Nous n'avons pas de bons résultats pour les scanners corporels en phase d'expérimentation, il faut beaucoup de temps pour contrôler une personne, plus que pour une inspection manuelle », affirme Vito Riggio, président de l’autorité de l'aviation civile italienne. Seconde raison, l’utilisation des scanners était standardisée afin de respecter l’intimité des passagers, les parties sexuelles du corps étant floutées. Problème : c’est d’abord dans cette partier du corps que le terroriste potentiel cacherait des explosifs, rendant du coup inefficace l’appareil. L’argent n’a-t-il pas été jeté par les fenêtres un peu vite ? Roberto Maroni, le ministre de l’Intérieur italien avait été l’un des plus rapides en Europe à dégainer l’arme du scanner corporel en réponse à la tentative d’attentat par un Nigérian sur le vol Amsterdam-Détroit. Chaque appareil a coûté 150 000 euros, soit une dépense de 2 millions d’euros au total. Un comité interministériel pour la sécurité du transport aérien doit donner une décision finale mi-octobre. En attendant, le scanner de Palerme continue à être utilisé.