Ryanair, mis en examen pour « travail dissimulé », veut abroger un décret de 2006 assujettissant le personnel navigant au droit français. Les syndicats crient au « chantage à la République ». Nouveau rebondissement dans l’affaire Ryanair et sa mise en examen pour « travail dissimulé » en raison de son personnel navigant sous contrat irlandais, la compagnie low cost pourrait ne plus quitter la base aérienne marseillaise. Seule condition, l’Elysée doit abroger un décret de 2006 stipulant que le personnel navigant doit être assujetti au droit français à partir du moment où leur base se situe en France. Mieux encore, si le décret est jeté aux orties, la low cost s’engage à réintroduire un avion supplémentaire sur cette base. Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille et Christophe Madrolle, vice-président de l’agglomération de Marseille, ont écrit une lettre au président Nicolas Sarkozy en ce sens. Là c’en est trop s’indignent les syndicats. « Ryanair fait du chantage à la République et c'est inadmissible, déclare Franck Mikula, président de l'Unac (Union des navigants de l'aviation civile). « Jean-Claude Gaudin est devenu la marionnette du patron de Ryanair Michael O'Leary. Ce dernier est un maître chanteur et il fait chanter le maire de Marseille qui chante faux. C'est même une véritable chorale qui se met en place avec l'arrivée de Christophe Madrolle, vice-président de l'agglomération de Marseille », s’énerve le président. Pour Ryanair, la législation européenne l’autorise employer du personnel établi en France sous un contrat irlandais puisqu’ils travaillent sur des avions immatriculés en Irlande, considérés comme faisant partie du territoire irlandais. D’autant, rajoute la low cost qu’ils payent leurs cotisations retraite et sociales en Irlande. En revanche, le décret français de 2006 annihile cette législation puisqu’elle dit qu’un employé, installé en France, qui y débute son service  et y termine doit être assujetti au droit français. Reste à savoir quelle est la législation qui fera force de loi pour le tribunal d’Aix-en-Provence.