L'Europe avait sa guéguerre Ryanair – easyJet, l'Asie a désormais la sienne, la low cost AirAsia attaquant régulièrement et agressivement à sa rivale Tiger Airways. La compagnie à bas prix malaisienne AirAsia, la plus importante de la région, avait récemment provoqué un scandale quand son président Tony Fernandes avait traité sa rivale Tiger Airways de petite compagnie "dirigée par une bande de mecs blancs" alors que sa propre compagnie est dirigée par "des Asiatiques qui comprennent l'Asie". Les accusations de racisme ont volé, mais Tiger Airways n'a pas répondu, se contentant de rappeler qu'elle vient d'être élue meilleure low cost d'Asie de l'année par le Centre for Asia Pacific Aviation. Son PDG Tony Davis a affirmé vouloir en faire "l'une des trois plus grandes compagnies au monde". AirAsia ne s'est pas arrêté là, et vient de publier dans des journaux singapouriens – terre d'origine de Tiger Airways – des pages de publicité avec pour slogan "si les tigres étaient faits pour voler, ils auraient des ailes", et ajoutant qu'avec AirAsia les passagers étaient garantis de pouvoir voler. Une attaque directe contre sa rivale, qui a connu ces dernières semaines d'énormes problèmes, annulant sans préavis des dizaines de vols et laissant en souffrance des milliers de passagers, à cause de problèmes d'avions mais surtout d'un manque flagrant de personnel navigant. La guéguerre a une raison évidente: si AirAsia reste en tête des low cost asiatiques, Tiger Airways (en partie détenue par Singapore Airlines) a fait des progrès remarquables, grossissant de 43% sur un an selon son PDG. Elle a déjà une filiale australienne, Tiger Airways Australia, et envisage d'en lancer une nouvelle l'année prochaine, Thai Tiger, en partenariat avec Thai Airways. Une concurrence accrue donc pour le leader du marché, qui semble vouloir suivre l'exemple de Ryanair même dans ses plus mauvais côtés...