L’A319 d’Aigle Azur s’est posée ce matin à 6 h à Bagdad. C’est le premier vol direct d'un transporteur européen vers la capitale irakienne depuis l'embargo international imposé à ce pays en 1990. C’est un pari risqué pour la compagnie qui prévoit déjà que cette liaison sera non rentable dans sa première année. Aigle Azur exploitera réellement la ligne Paris-Bagdad à compter de janvier de l’année prochaine à raison de deux vols hebdomadaires depuis la plateforme de Roissy Charles de Gaulle. Des billets seront mis en vente dès cette semaine. Il faudra prévoir un surcoût de 150 euros par passager (montant directement répercuté sur le billet) en raison du coût des mesures sécuritaires qu’impose une liaison avec un pays où les attentats suicides sont légion. En dépit de ce surcoût, la famille franco-algérienne Idjerouidene qui possède la compagnie prévoit une première année difficile : « Nous perdrons de l'argent. Nous sommes une compagnie privée et si nous avons lancé la ligne c'est que nous y croyons », explique Meziane Idjerouidene, vice-président du conseil de surveillance d'Aigle Azur. Il estime que la ligne deviendra rentable à moyen terme, sans se prononcer plus en avant sur une échéance plus précise. En janvier, Aigle Azur sera la première compagnie européenne à opérer une ligne régulière avec Bagdad depuis 1990. L’invasion du Koweït par l’Iraq de Saddam Hussein ayant alors suspendu les vols commerciaux d’Air France. Cette dernière a d’ailleurs envisagé de rétablir elle aussi une ligne régulière, mais les problèmes inhérents de sécurité dans ce pays ne la poussent à se presser. La compagnie allemande Lufthansa comptait elle aussi lancer la ligne en septembre mais avait reporté ce projet sine die faute d'une demande suffisante. Elle dessert déjà en revanche Erbil, capitale du Kurdistan irakien de même que sa compatriote Air Berlin.