La compagnie aérienne Air France vient d'annoncer une hausse de 20 euros de sa surcharge carburant sur les vols long-courriers, imitant ses consœurs toujours plus nombreuses qui répercutent sur les passagers la hausse du prix du pétrole. La crise en Egypte ne va pas arranger les choses: le prix du pétrole frôle déjà les 100 dollars le baril, et son envolée force les compagnies aériennes de par le monde à faire payer les billets plus chers. Air France vient donc d'imiter Lufthansa et British Airways, avec une augmentation de la surcharge carburant de 20 euros pour les long-courriers et entre 2 et 10 euros selon la distance pour les vols domestiques et régionaux. Même tendance aux Etats-Unis, où United Airlines et Continental Airlines ont ajouté lundi 6 dollars au prix des allers-retours sur leurs lignes domestiques, American Airlines augmentant le prix de ses billets de 4 à 10 dollars selon les trajets. Elles ont aussitôt été imitées par US Airways, Delta Air Lines et AirTran. Idem pour les vols internationaux de JetBlue, qui a ajouté une surcharge carburant de 90 dollars sur ses vols vers les Caraïbes. Il s'agit de la cinquième augmentation des prix aux USA depuis décembre. Les compagnies asiatiques ne sont pas épargnées: Qantas a augmenté sa surcharge carburant ce matin (+50 dollars sur les allers simples vers l'Europe), Singapore Airlines, All Nippon Airways, Malaysian Airlines et Cathay Pacific en ont déjà fait de même tout comme les indiennes Kingfisher et Jet Airways. L'Afrique n'est pas non plus épargnée: Ethiopian Airlines, Kenya Airways et South African Airways ont toutes augmenté leurs prix. Si le trafic passager mondial a augmenté de 8,1% l'année dernière, une bonne partie des 15,1 milliards de dollars profits engrangés par les compagnies aériennes pourraient être tout simplement effacés par la hausse du pétrole: ce dernier représente en moyenne 27% des coûts du secteur. La low cost easyJet vient d'ailleurs de prévenir que la hausse des cours grèvera sérieusement ses résultats, alors que sa rivale Ryanair est pour l'instant épargnée. Les low cost, qui ont moins de latitude pour augmenter le prix de leurs billets, sont particulièrement concernées par la hausse des cours du pétrole. Pas tellement en Europe mais plutôt en Asie où leur nombre et leur trafic explose, même si elles ne représentent pour l'instant que 17,6% des capacités de la région (35,3% en Europe). Selon certains analystes, une hausse rapide du pétrole à 150 dollars (niveau record atteint en 2008) pourrait causer la perte d'une bonne partie des nouvelles compagnies à bas coûts. Et l'ensemble du secteur disparaitraient complètement avec un pétrole à 200 dollars.