La compagnie aérienne Air France et le constructeur européen Airbus sont convoqués le 17 mars prochain et pourraient être mis en examen pour homicide involontaire par la juge d'instruction en charge de l'enquête sur le crash du vol AF447 entre Rio et Paris, qui avait fait 228 morts le 1er juin 2009. Les associations de familles de victimes et les avocats des parties civiles se sont déclarées satisfaites suite à la nouvelle, qui survient moins d'un mois avant la reprise des recherches pour tenter de retrouver les boîtes noires de l'Airbus A330 d'Air France, seules à même d'expliquer ce qui s'est réellement passé. "On espère un débat contradictoire et des explications", a déclaré un avocat, un autre espérant un "véritable tournant", car s'il y a mise en examen cela prouve que les juges ont des "éléments sérieux". Une source proche du dossier affirme que les experts auraient jugé les réactions d'Air France "trop tardives et inefficaces", suite à des incidents montrant que les sondes Pitot avaient des problèmes de fiabilité et pouvaient geler. Du côté de la compagnie nationale, un avocat a déclaré qu'il n'y avait "rien de nouveau" dans le dossier pour expliquer une possible mise en examen, et souligné qu'il n'y avait pas de rapports d'experts judiciaires. Aucune mise en examen n'a pour l'instant été prononcée dans le dossier du crash du vol AF447, en attendant de retrouver éventuellement les enregistreurs de vol au milieu de l'océan Atlantique. Une nouvelle phase de recherche, la quatrième, devrait commencer vers le 20 mars, soit trois jours après la convocation chez la juge. Le BEA a estimé que la défaillance des sondes Pitot pourrait avoir joué un rôle mais ne suffisait pas à expliquer le crash.