L'aéroport de Djerba en Tunisie a été transformé en base humanitaire, d'où sont partis la plupart des 58 vols spéciaux organisés hier pour rapatrier les étrangers fuyant la Libye. Alors que 90 000 étrangers ont déjà franchi la frontière tuniso-libyenne et que 30 000 autres attendent de le faire, fuyant la répression sanglante du colonel Kadhafi contre la révolte de son peuple, un pont aérien a été mis en place par les Européens à l'aéroport de Djerba. Selon les autorités de l'aéroport, 250 avions ont décollé depuis vendredi dernier transportant 35 000 réfugiés. Un premier Airbus A320 envoyé par la France a décollé de Djerba en direction du Caire avec 168 Egyptiens à bord, dont certains blessés. Trois avions plus gros effectuent depuis hier et jusqu'à demain un total de six rotations par jour vers la capitale égyptienne, dans le but d'évacuer environ 50000 ressortissants. Un gros porteur a également été affrété par l'Espagne, qui effectuera trois vols par jour la semaine prochaine pour évacuer 4000 personnes. Il décollera de Madrid avec de l'aide alimentaire vers Djerba, d'où il emportera des réfugiés vers l'Egypte. La Grande Bretagne a de son côté affrété trois avions de compagnies charter comme Thomas Cook, transportant hier 700 Egyptiens de Djerba vers le Caire, et a promis l'affrètement de neuf avions avec l'Organisation Internationale des Migrations. Le Maroc, qui a envoyé trois avions militaires mercredi pour renforcer les vols de Royal Air Maroc entre Tunis et Casablanca, a déclaré que 3500 de ses ressortissants avaient été évacués par voie aérienne depuis le début de la révolte populaire en Libye, 4000 Autres devant être évacués dimanche par ferry depuis Tripoli et Benghazi. Un vol de Vietnam Airlines s'est posé ce matin à Hanoi en provenance de Djerba avec 318 travailleurs à son bord, portant à 600 le nombre de Vietnamiens évacués. La compagnie nationale organisera six vols supplémentaires dans les jours qui viennent. 2740 Vietnamiens sont déjà rentrés, et 6000 autres sont en transit dans des pays tiers.