La fronde prend de l’ampleur contre la réglementation européenne intégrant les compagnies aériennes dans son programme de permis d'émission de CO2. Après les transporteurs chinois et américains, c’est au tour d’Airbus et l'Association internationale du transport aérien (Iata) de mettre en garde Bruxelles. Selon le Financial times daté de ce lundi 6 juin, le président de l’avionneur européen, Thomas Anders, aurait envoyé le 24 mai dernier une lettre à la Commissaire européenne en charge du Climat, dans laquelle il estime que la taxe carbone appliquée au transport aérien est une mauvaise idée. Selon lui, ce système, qui doit entrer en vigueur début 2012, risque d’engendrer des problèmes pour Airbus et les compagnies européennes. Il en veut pour preuve la récente menace de l’autorité chinoise de l’aviation civile promettant des représailles sur Airbus si les compagnies chinoises devaient payer leur droit à polluer. Début mai, Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines avaient elles aussi menacé les compagnies européennes reliant la Chine de contre-mesures encore plus strictes. Et la polémique a encore pris de l’ampleur ce week-end à l’occasion de la réunion annuelle de l'Iata à Singapour. L’association a qualifié ce système, qui obligerait les compagnies à acheter des permis d'émission au-delà d'un certain seuil de pollution, de "dispositif extraterritorial illégal". Pour l’instant, la Commission Européenne refuse de revoir son dispositif, et ce malgré la plainte déposée par American Airlines, Continental Airlines et United Airlines devant la Cour européenne de justice. Mais Bruxelles estime tout de même que des aménagements pourraient être conclus si la Chine et d'autres pays prenaient des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur aérien.