La grève de mercredi dernier a-t-elle eu raison du PDG de la compagnie aérienne Air Algérie? Wahid Bouabadallah a en tout cas confirmé dimanche sa démission, laissant les commandes du transporteur national algérien aux mains de Mohamed Salah Boultif, qui dirigeait Tassili Airlines. Limogeage comme certains l'annoncent ou démission prévue de longue date selon d'autres, le résultat est le même: un peu plus de trois ans après son arrivée, Wahid Bouabdallah quitte la tête d'Air Algérie, avec "le sentiment du devoir très bien accompli". Je ne pars "pas avec le sentiment d'avoir été puni, mais plutôt avec celui d'être remercié pour le travail que j'ai fait", a-t'il déclaré lors de la passation des pouvoirs. Ses opposants ne seront pas forcément d'accord avec ce point de vue: menace d'être placé sur liste noire européenne, multiples grèves des pilotes, techniciens ou personnels navigants, les problèmes n'ont pas manqué à Air Algérie. Mais le désormais ancien PDG affirme que "tous les clignotants sont au vert": la compagnie a repris le chemin de la rentabilité, la flotte se modernise et les parts de marché sont toujours supérieures à 50% malgré la concurrence des Air France et autres Aigle Azur. Son remplaçant, Mohamed Salah Boultif, est passé par Air Algérie puis la gestion des aéroports d'Alger avant de prendre les commandes de Tassili Airlines en février dernier. Il connaît donc les rouages du transport aérien, mais également ceux de la compagnie nationale où il devra gérer non seulement le malaise social mais aussi les luttes d'influence entre différents syndicats.