Les autorités aéroportuaires turques veulent imposer à la compagnie aérienne marocaine Royal Air Maroc de changer ses créneaux horaires à l’aéroport Ataturk d’Istanbul le jeudi, en la faisant arriver de nuit. En outre, en dépit d’accords antérieurs passés, elle lui refuse un créneau horaire le dimanche. La RAM a de quoi être mécontente après les décisions de l’aéroport Ataturk de lui changer les créneaux horaires du jeudi. Les autorités turques veulent faire arriver la RAM depuis Casablanca de nuit (à 2h05 pour un vol retour à 3h35, au lieu de respectivement 12h35 et retour à 13h35). Cette décision pénalise la compagnie marocaine, ses passagers préférant voyager de jour pour un vol de moins de 4h30, et pour son équipage qu’elle devra doubler, la première équipe devant être hébergée pour repos. Deuxième pomme de discorde, le créneau horaire pour un vol supplémentaire le dimanche a été refusé à la RAM en dépit d’accords antérieurs. Cette décision a-t-elle quelque chose à voir avec la concurrence entre la RAM et la compagnie nationale turque Turkish Airlines sur cette route ? En effet, si la RAM vole trois fois par semaine aujourd’hui sur la ligne Casablanca au Maroc et Istanbul (sans compter bien sûr sa demande pour un vol supplémentaire le dimanche), Turkish Airlines y vole tous les jours, et souhaiterait même doubler cette fréquence selon le site aufaitmaroc. Dans les négociations entamées par la RAM avec les autorités aéroportuaires, ces dernières accordent simplement la possibilité de conserver ces horaires de jour, mais à condition de se délocaliser sur l’autre aéroport d’Istanbul, nommé Sabiha Gokcen, construit en 2003 pour désengorger l’aéroport principal Ataturk. Problème, cet aéroport qui possède l’une des croissances en termes de fréquentation les plus fortes en Europe (10 millions de passagers en 2010), et principalement utilisé par les compagnies aériennes low cost (mais aussi Turkish pour ses vols intérieurs) est situé à une cinquantaine de kilomètres du centre de la métropole sur la rive asiatique du Bosphore, dans le district de Pendik. L’autre aéroport d’Ataturk est quant à lui beaucoup plus proche puisqu’à 15 km du centre ville.