Quatre transporteurs aériens chinois envisagent d'attaquer en justice l'Union européenne sur son projet de taxe carbone imposée à toutes compagnies aériennes frayant dans son ciel à partir du 1er janvier prochain. L’Europe refusant de revoir sa copie malgré les contestations, Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines ont décidé de porter plainte en justice. Elles refusent en effet d’être intégrées au système de quota européen de permis d’émission de CO2. "C'est injuste. Nous achetons des avions Airbus. S'il faut reprocher à quelqu'un ce problème d'émissions, cela devrait être au constructeur et non au client", a déclaré le vice-secrétaire général de l'Association de Transport aérien chinoise. La contestation chinoise n’est pas nouvelle. En mai dernier, ces quatre mêmes compagnies avaient menacé Airbus de représailles, si l’Union ne revenait pas sur sa copie (à noter que depuis, elles n’ont plus passé aucune nouvelle commande à l’avionneur européen). Et la semaine dernière lors de la réunion de l'Organisation de l'Aviation civile internationale, la Chine s’est jointe aux Etats-Unis et à vingt autres pays pour demander à l'Union Européenne de ne pas inclure les transporteurs aériens dans leur projet de législation. Mais l’Europe ne semble pas vouloir revenir sur sa décision d’imposer cette taxe à toutes les compagnies qui frayent dans son ciel. Début octobre, l’avocat général de la Cour de Justice européenne, Juliane Kokott, a jugé que le projet de réglementation était compatible avec la Convention de Chicago et pouvait donc s’appliquer à toutes les compagnies quel que soit leur pays d’origine.