La compagnie aérienne Kingfisher Airlines a annulé tous ses vols vers et depuis l'aéroport de Kolkata (Calcutta) jusqu'à lundi prochain, y compris les liaisons internationales vers Bangkok ou Dhaka. En proie à de sérieuses difficultés financières, la compagnie privée indienne a décidé de suspendre ses opérations du 19 au 20 février 2012 à Kolkata, d'où elle opère des vols vers cinq destinations domestiques et deux internationales. Kingfisher Airlines a en outre annulé 21 vols ce matin à Mumbai ou Bangalore, après en avoir suspendu une dizaine ce weekend et 32 vendredi pour cause "d'évènements imprévus" comme des collisions avec des oiseaux qui l'ont forcé à clouer au sol plusieurs appareils, selon un communiqué. La presse indienne parle même de seulement 16 avions utilisés sur une flotte qui en comprend 64. Difficile de rassurer les passagers comme les investisseurs dans ces conditions: Kingfisher, dont l'entrée dans l'alliance Oneworld a été reportée sine die, a enregistré dix trimestres consécutifs de pertes financières, sa dette dépasse 1,3 milliard de dollars, ATR a annulé sa commande de 38 appareils pour factures impayées (la livraison de ses cinq Airbus A380 a été reportée à 2016). Entre salaires des pilotes impayés et avions cloués au sol, elle est passée en décembre dernier de la deuxième à la cinquième place sur le marché indien. Cela dit, la situation n'est guère meilleure pour les autres compagnies du pays comme Air India ou Jet Airways, même si les low cost SpiceJet et Indigo semblent s'en sortir mieux: le ministère de l'aviation envisage désormais de les laisser importer du carburant directement, ce qui pourrait baisser leurs taxes d'un tiers, et de permettre l'entrée dans leur capital de transporteurs étrangers.