Devant l’hostilité de plusieurs pays - Chine, Etats-Unis et Inde en tête – et celle de l’Association internationale du Transport Aérien (Iata), Bruxelles n’a pas l’intention de se laisser faire. La commissaire chargée du Climat Connie Hedegaard a mis en demeure lundi les compagnies aériennes hostiles à la taxe européenne sur les émissions polluantes de proposer un accord mondial pour impliquer le secteur de l'aviation au lieu de parler de rétorsions. Le ton est à nouveau monté d’un cran en début de semaine entre l’Union Européenne (UE) et les pays qui refusent de se plier à la taxe carbone mise en place par Bruxelles le 1er janvier 2012. Alors que ce mardi, ces derniers se réunissent à Moscou pour définir des mesures de rétorsion contre l’UE,  la commissaire chargée du Climat a rappelé lundi sur son compte Twitter que l’Union ne suspendra pas sa législation. Elle les a de plus mis au défi : « J'ai une question pour les pays qui se réunissent à Moscou: nous savons ce que vous n'aimez pas, mais quelles sont vos propositions constructives en vue de parvenir à un accord mondial pour le secteur de l'aviation ». La Chine, les Etats-Unis et l’Inde, à la tête d’une contestation presque unanime - 26 des 36 membres de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) sont contre la taxe carbone- veulent interdire à leurs compagnies aériennes de participer au mécanisme européen d’achat de permis à polluer. L’Administration de l’aviation civile (FAA) et l’autorité de l’aviation civile chinoise (CAAC) ont à plusieurs reprises jugé ce mécanisme « non conforme à la Convention relative à l’aviation civile internationale » de 1944. Pour rappel la législation européenne entrée en vigueur le 1er janvier 2012, oblige les compagnies opérant dans l'UE, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15% de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Elles devront s'acquitter de cette obligation au printemps 2013.