La patiente privée d'une greffe du cœur pendant la grève des contrôleurs aériens en début de semaine veut porter plainte, simplement pour comprendre ce qui s'est passé. Selon le Télégramme du 12 avril 2012, la patiente originaire de Saint Nazaire et âgée de 53 ans veut savoir pourquoi le greffon compatible parti de l'aéroport de Nantes dans la nuit du 2 au 3 avril ne s'est pas posé comme prévu à Metz, où elle était en phase préopératoire. "Je veux juste savoir à qui incombe la défaillance, savoir quels dysfonctionnements ont eu lieu, je ne vise pas quelqu'un en particulier" a-t'elle déclarée au quotidien. Car si l'aéroport de Metz – Nancy – Lorraine était fermé ces deux jours pour cause de grève des contrôleurs aériens, la DGAC régionale comme les syndicats affirment ne jamais avoir été prévenus du vol sanitaire en question. Un syndicaliste répète que "si on avait su, si on avait été au courant, bien sûr qu'on aurait rouvert le terrain", les évacuations sanitaires étant considérées comme des priorités amenant à suspendre la grève. Ce qui semblerait indiquer un dysfonctionnement au départ du vol en question. Selon la directrice générale de l'agence de biomédecine Emmanuelle Prada-Bordenave, toujours citée dans le Télégramme, "sur 300 greffes de cœur par an, une dizaine échouent en raison d'impondérables logistiques", précisant que plus la distance est longue, "plus il y a de risques qu'il y ait un grain de sable". Elle ajoute que les patients sont informés des risques que les opérations échouent: "cette patiente n'a pas perdu son tour, elle reste inscrite sur la liste des receveurs en attente et sera appelée quand son cas correspondra de nouveau aux critères d'un donneur". Mais elle reconnait que ce qui s'est passé est "très décevant pour la malade et très lourd pour les équipes engagées".