La compagnie aérienne du groupe TUI a déposé, fin juillet, un recours en référé contre la décision prise en juin dernier par les pouvoirs publics de recapitaliser sa concurrente en grandes difficultés. Selon Corsair International (ex-Corsairfly), la recapitalisation d’Air Austral par la Région et le Département de La Réunion est contraire au droit européen. En effet, la décision d’injecter 34 millions d’euros dans les caisses de la compagnie réunionnaise pour éviter le dépôt de bilan n’a pas été notifiée à la Commission européenne pour qu’elle vérifie d'éventuelles atteintes à la concurrence et pose ses conditions au préalable. Une procédure pourtant obligatoire lorsqu’un Etat apporte une aide financière à une entreprise et non à l’ensemble d’un secteur. Lors de l’examen de sa requête mardi dernier par le tribunal administratif, Corsair a affirmé qu’elle ne critique pas la décision de venir en aide à Air Austral, mais la méthode, et que le recours concerne uniquement le Département et la Région. Son directeur général adjoint aux affaires commerciales a de plus rappelé que Corsair est elle aussi en difficulté et qu’elle a aussi dû lancer un plan de restructuration. Son plan Take Off 2012 ne prévoit d’ailleurs le retour à l’équilibre de ses comptes qu’en 2014. De leurs côtés, Air Austral et la Région semblent confiants, l’augmentation de capital de la compagnie réunionnaise ayant déjà été totalement exécutée. La réponse du tribunal administratif est attendue d'ici une dizaine de jours.