La compagnie aérienne low cost Ryanair a été renvoyée en correctionnelle pour y répondre entre autres d’accusations de « travail dissimulé » à l’aéroport de Marseille – Provence. Mise en examen en septembre 2010, la spécialiste irlandaise du vol pas cher a été renvoyée le 27 août 2012 devant le tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence. Selon les avocats du syndicat SNPL cités par Challenges, partie civile dans l’affaire, les chefs d’accusation sont les suivants : emploi illicite de personnel navigant, prêt illicite de main d'œuvre, entrave au fonctionnement du comité d'entreprise, des délégués du personnel, ainsi qu'à l'exercice du droit syndical et à la constitution du comité d'hygiène et de sécurité et des conditions de travail (CHSCT). Le procès se tiendra fin 2012 ou début 2013. Pas de réaction immédiate des avocats de Ryanair à cette nouvelle étape judiciaire. L’enquête, lancée en avril 2010 et portant sur l’activité de la compagnie depuis 2006, faisait suite aux plaintes de l’UNAC, du SNPL donc et de la caisse de retraite des navigants, qui reprochaient à la low cost de déclarer ses salariés en Irlande, où le droit est beaucoup plus favorable à l’employeur qu’en France. Ayant reçu le soutien des élus locaux, le PDG Michael O’Leary déclarait alors que les contrats de travail étaient conformes au droit européen et que ses 120 salariés relevaient de la législation irlandaise car « n’exerçant pas une activité permanente » à Marseille – des arguments rejetés par le magistrat instructeur. En représailles, Ryanair avait fermé de sa base au terminal MP2 de l’aéroport marseillais en janvier 2011, y supprimant au passage 13 des 23 routes opérées. Mais les conséquences en termes de trafic avaient été de courte durée : neuf des liaisons annulées avaient été remises en service trois mois plus tard, plus deux nouvelles. La low cost propose aujourd’hui à Marseille 35 destinations dont huit en France.