Qantas Airways, dont les opérations internationales restent déficitaires, a conclu une importante alliance de dix ans avec Emirates Airlines, faisant du même coup revoir à la baisse ses relations commerciales existantes avec British Airways. Suite aux accords conclus, à partir de mars 2013, le hub de Dubaï remplacera celui de Singapour pour Qantas Airways pour les vols vers l’Europe. La tarification ou les horaires des vols seront aussi coordonnés avec ceux de la compagnie de Dubaï. Les programmes de fidélité seront partagés et l'accès aux salons premium commun aux passagers des deux compagnies. Cet accord va beaucoup plus loin que des accords de partage de code. En abandonnant le hub de Singapour, Qantas met un terme aux relations existant de longue date avec British Airways, sa partenaire dans Oneworld. « L’objectif clef est de faire de Qantas une compagnie internationale puissante et viable, avec un retour à la rentabilité. Ce partenariat nous aidera à y parvenir », a déclaré Alan Joyce. Ce retour aux bénéfices pour les lignes internationales est attendu dans l’exercice 2015, a-t-il précisé. Qantas sera  la seule compagnie, outre Emirates, opérant depuis le hall 3 de Dubaï World Central, premier hall au monde entièrement consacré à l'Airbus A380. Ce qui ne l'empêchera pas de supprimer les liaisons internationales déficitaires, tout en se focalisant sur son réseau domestique très rentable. Elle devra notamment abandonner sa liaison vers Francfort.  En pleine période de pétrole cher, l’alliance lui permettra aussi de gommer son désavantage sur ses dessertes vers l’Asie et la Chine. En effet, Qantas, compagnie du « bout du monde » en raison de ses principaux hubs excentrés et ses avions basés en Australie, doit consommer davantage de carburant que ses rivales pour transporter des passagers en Asie. Un mécanisme de partage des revenus tirés de l'activité commune des deux compagnies sera ainsi mis en place. Rappelons que la compagnie australienne a annulé la commande de 35 long-courriers Boeing 787-9 Dreamliner (les plus gros), ne conservant que quinze 787-8, Emirates ayant quant à elle, une conséquente flotte long-courriers, qui plus est, jeune et économe en carburant. Pour Emirates, l’accord est tout aussi intéressant, en lui permettant de prendre des points sur ses féroces rivales du Golfe, Etihad Airways et Qatar Airways, en compétition toutes trois pour une croissance exponentielle.  Elle fera désormais davantage d’affaires vers l’Australie, à un moment où Etihad a augmenté sa participation (à 10 %) dans le capital d’une autre compagnie australienne Virgin Australia et alors que Qatar Airways vient de lancer sa liaison vers Perth, sa deuxième destination en Australie après Melbourne, ajoutant également qu’elle souhaitait élargir ses relations commerciales avec d’autres compagnies de l’île continent.