Le Sénat américain a adopté à l’unanimité dans la nuit de samedi à dimanche un texte exemptant les compagnies aériennes américaines de la taxe carbone européenne. Les transporteurs américains volant en Europe ne devraient donc pas participer au système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (ETS), mis en place par l’Union Européenne. En effet, la Chambre des représentants avait déjà voté ce texte en octobre 2011. Il ne lui manquait plus que la ratification des sénateurs pour entrer en vigueur. Chose faîte donc depuis le week-end dernier. Washington, qui n'est officiellement pas hostile au principe d'un système d'échange des droits de polluer, estime en effet qu’il devrait pas être imposé aux transporteurs hors UE. De fait, seules les compagnies européennes se conforment réellement à la taxe carbone, entrée en vigueur en janvier dernier. La Chine, par exemple,  a tout bonnement interdit à ses compagnies concernées (Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines et Hainan Airlines) de s’acquitter de cette taxe en février dernier et menace toujours de prendre des mesures de rétorsion contre Airbus. Par conséquent le système a aussi du mal à passer en Europe. L’Allemagne, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni, pays où est implanté l’avionneur européen, ont récemment réclamé un report de la date de mise en application des ETS, afin que la Commission européenne trouve un accord dans le cadre de l’OACI (organisation internationale de l’aviation civile). Pour rappel, la taxe carbone oblige les compagnies opérant dans l'Union européenne, quelle que soit leur nationalité, à acheter l'équivalent de 15 % de leurs émissions de CO2, soit 32 millions de tonnes, pour lutter contre le réchauffement climatique. Les compagnies aériennes ne devraient recevoir leurs factures qu'en 2013, une fois que leurs émissions de CO2 pour 2012 auront été évaluées.