Les familles de victimes du crash de Smolensk qui a tué le président polonais Lech Kaczynski en 2010, ainsi que 95 autres personnes, s’interrogent aujourd’hui de savoir s’ils ont bien enterré leurs proches, alors qu’un procureur polonais a confirmé jeudi dernier que Anna Walentynowicz, l’une des victimes avait été enterrée avec les restes d’une autre victime. Qui de qui a été enterré à la place de qui ou avec qui ? Sombre scénario qui s’accable encore une fois sur l’histoire polonaise. Après le crash de Smolensk le 10 avril 2010, qui avait tué 96 personnes venues assister aux cérémonies du 70e anniversaire du massacre de Katyn, on se rend compte aujourd’hui que le travail d’identification des dépouilles a été défaillant. Il est prouvé que des restes de corps d’au-moins une victime a été mélangée à celle d’une autre victime. Les autorités ont derechef demandé l’exhumation de quatre autres corps afin de vérifier leur identité. Rafal Rogalski, avocat de victimes, s’est dit certain de l’identité de seulement 10 à 11 victimes enterrées, si bien qu’on se demande combien il faudra exhumer encore de corps dans les jours à venir. Rappelons que le crash du Tupolev TU-154 avait à l’époque bouleversé –le mot n’est pas trop fort- la population polonaise car non seulement le président sortant Lech Kaczynski, ainsi que de très nombreux hauts dignitaires y avaient péri, mais aussi parce qu’il rappelait l’une des pages les plus sombres de l’histoire polonaise : le massacre de Katyn où on estime que plus de 20 000 Polonais, essentiellement des personnalités, des officiers, étudiants, médecins et membres des élites polonaises réputées hostiles à l’idéologie communiste, avaient été assassinés par la police politique de l’Union soviétique durant la seconde guerre mondiale. Les 96 hauts dignitaires tués dans le crash devaient justement donner une cérémonie d’anniversaire pour ce 70 è anniversaire. Les restes des corps du crash de Smolensk avaient alors été identifié par les autorités russes, mais en présence d’officiels polonais, avant d’être enfermés dans des boîtes en métal pour les transporter à Varsovie pour leur enterrement. Les politiques s’emportent sur une erreur non excusable, le frère du président défunt, parlant « d’éternelle infamie » pour les responsables. D’autres évoquent une collaboration qui n’était pas « main dans la main » tout de suite après le drame entre les autorités russe et polonaise.