La signature d’un accord de ciel ouvert entre la Tunisie et le Qatar, qui va permettre à la compagnie aérienne Qatar Airways de lancer librement des liaisons depuis le pays, inquiète les syndicats du transporteur national Tunisair. Dans un communiqué de presse repris le 1er novembre 2012 par le site webmanager.com, les membres de la Confédération Générale Tunisienne du Travail (CGTT) de Tunisair expriment « leur inquiétude » suite à l’accord passé entre les autorités de l’aviation civile à Tunis et Doha. Le protocole d’accord permettra en effet à Qatar Airways, au nom de la « 5eme liberté », d’exploiter des vols de passagers ou de fret au départ de l’aéroport de Tunis – Carthage, en concurrence possible avec la compagnie nationale. Le syndicat avertit que cet accord « menace Tunisair plus que la concurrence prévue dans le cadre du ciel ouvert » et « nuit au moral des employés », tout en affirmant que la direction de la compagnie leur a dit ne pas être au courant de l’affaire. Qatar Airways, qui vient d’annoncer son entrée dans l’alliance Oneworld, n’a pas fait de commentaire. Elle propose cet hiver un vol quotidien entre Doha et Tunis, qui se poursuit vers Casablanca au Maroc mais sans pouvoir embarquer de passager entre les deux villes du Maghreb. L’accord signé le 18 octobre dernier intervient alors que la Tunisie et l’Union Européenne sont en train de négocier leur propre accord de ciel ouvert, qui concernait initialement les aéroports de Tozeur, et Tabarka, puis Djerba et Enfidha, et enfin Monastir et Tunis. Un projet qui suscite l’opposition des syndicats de base de Tunisair : ils ont déjà protesté contre l’attribution de créneaux de vol à Syphax Airlines ou à la low cost Transavia, dénonçant la semaine dernière « le non respect par les autorités de leur engagement de protéger Tunisair contre la concurrence déloyale et l’octroi de nouvelles autorisations, en dépit des difficultés auxquelles est confrontée le transporteur national ».