Le lancement de la nouvelle compagnie aérienne régionale HOP! par Air France a été salué non sans inquiétude par le syndicat SNPL, qui accuse en revanche le gouvernement de favoriser le dumping social dans le cas d’Aigle Azur. Dans un communiqué du 4 février 2013, le SNPL Bureau Régional « prend acte » de la création de HOP!, nouveau pôle régional regroupant les filiales de la compagnie nationale Airlinair, Brit Air et Régional, notant avec satisfaction « qu'enfin Air France se décide à réagir pour contrer le déclin du court courrier régional face aux attaques socialement dévastatrices des low cost et à l'évolution du marché ». Mais le SNPL se dit aussi inquiet face à « la suppression de 106 emplois de pilotes de ligne dans les filiales concernées », et à la « redistribution »  des avions sur le territoire – et donc de leurs pilotes. Selon le syndicat, « les Embraer 170 et 190 de Régional seront tous affrétés par Air France sur l’aéroport de Paris – CDG, ce qui représente 55% de notre activité économique ». Et il se demande quelle sera la place « dédiée à la Business Unit Régional dans le Pole Régional, si Air France fermait ses bases province et ramenait tous ses avions sur Roissy ». L’efficacité économique de HOP! semble également inquiéter le syndicat, les accords d’entreprise différents au sein des trois anciennes filiales « empêchant de fait la mobilité inter-compagnies des pilotes, condition indispensable à la productivité recherchée ». Le SNPL interroge également la direction sur la provenance du financement de 95 millions d’euros entre 2013 et 2015, alors que HOP! (qui est détenue à 100% par Air France) « aura un endettement financier hors norme de 400% ». Mais il rappelle qu’il « saura être une force de proposition et de négociation si les directions de Régional, de HOP! et d'Air France honorent enfin leurs signatures » en menant à son terme le protocole de négociation signé en juin 2011. Il souhaite enfin que le Plan de Sauvegarde de l’Emploi soit « négocié de manière régulière en y incluant pour les pilotes de Régional la possibilité d'être reclassés dans le Groupe ». Le ton est nettement moins accommodant dans le cas d’Aigle Azur : pour le SNPL France ALPA, le gouvernement « favorise le dumping social » depuis l’entrée dans le capital du groupe chinois HNA (Hainan Airlines) à hauteur de 48%, et l’attribution à Aigle Azur de créneaux de vols vers la Chine. Or selon le syndicat, « la direction de l’entreprise, faisant fi du dialogue social, a décidé de sous-traiter toute l’activité supplémentaire à des salariés chinois, avec la bénédiction de l’Etat qui a permis à ce montage de voir le jour ». Il dénonce la « schizophrénie » d’un gouvernement qui d’un côté « se félicite de l’accord historique conclu entre les organisations syndicales pour promouvoir croissance, compétitivité et emploi made in France », mais de l’autre « favorise le transfert d’activité et d’emplois vers des personnels navigants étrangers, au détriment des navigants français et des caisses de retraites et d’assurance maladie ». Et demande la suspension des droits de trafic accordés à Aigle Azur dans l’attente de la « garantie que ce développement bénéficie aux salariés de cette compagnie et à l’emploi français en général ».