La ministre belge de l’intérieur a tenté hier de rassurer l’aéroport de Charleroi sur les effectifs de policiers, suite à un test ayant permis de passer la sécurité avec de faux explosifs. Lors de sa visite le 8 août 2013 à l’aéroport carolingien, Joëlle Milquet a rappelé que le nombre de policiers était passé de 60 équivalents temps plein en 2011 à 75 d’ici le mois prochain et 77 à la fin 2013, « dans un souci constant d’augmenter la capacité policière sur le terrain et de renforcer la sécurité ». Sa rencontre avec les représentants du syndicat CSC Groupe Police a été qualifiée de « conviviale et constructive », même si ces derniers avaient manifesté le matin même devant le terminal de Bruxelles Sud pour exiger plus de moyens, affirmant que certains jours seuls six policiers étaient présents au lieu de 14. A leur demande pour 20 postes supplémentaires, la ministre a répondu que 12 avaient été « réservées » à partir de 2014, et pouvait encore jouer sur la mobilité interne pour huit autres, tout en soulignant qu’il fallait « aussi répondre aux besoins des autres services opérationnels de la police fédérale ». Les revendications des policiers sont soutenues par la direction de l’aéroport, qui vise 2,5 millions de passagers par an chaque année d’ici 2016. Une journaliste de Soir Magazine et quatre autres personnes avaient mené un test de sécurité à l’aéroport de Charleroi en juillet, et réussi à introduire 450 grammes d’explosifs factices (de quoi faire sauter un avion en plein vol) et un couteau sans qu’ils soient détectés – cinq autres étant interceptés, allant d’une grenade à une arme démontée en passant par une machette. Le directeur commercial de l'aéroport de Charleroi David Gering avait reconnu hier que les contrôles ne sont pas parfaits, car dépendant de facteurs humains parmi lesquels la routine. Comme Zaventem dans la capitale Bruxelles et d’autres, expliquait-il, l’aéroport carolo « engage des sociétés externes pour contrôler le travail des sous-traitants, preuve de sa vigilance ». Mais le risque zéro n’existe pas en matière de sûreté, avait-il ajouté. Une rencontre entre la ministre de l’intérieur et els policiers de Charleroi est prévue le 5 septembre.