Le groupe aérien Air France – KLM aurait décidé de ne pas participer à la recapitalisation d’Alitalia, préférant attendre la prochaine crise de liquidités du transporteur italien. Les actionnaires actuels d’Alitalia, à commencer par le groupe franco-néerlandais à hauteur de 25%, ont jusqu’au 14 novembre 2013 pour décider s’ils participeront ou pas à l’augmentation de capital de 300 millions d’euros votée le mois dernier. Mais à en croire des sources concordantes citées par La Tribune du 30 octobre, « les chances d'une participation d’Air France - KLM à cette opération sont quasiment nulles ». Il n’aurait en effet pas obtenu satisfaction sur les conditions strictes posées à sa participation, concernant en particulier la restructuration de la dette d’un milliard d’euros, sa participation plus importante dans les décisions de gestion ou un statu quo sur le développement du réseau. Une position sans surprise après la lettre de réprimande de trois pages envoyée par le groupe, dans laquelle il affirmait n’avoir reçu aucune information écrite si ce n’est « oralement et de manière sibylline » sur les projets industriels et financiers avant et après la réunion qui avait abouti au vote des actionnaires en faveur de la recapitalisation, « en dépit de nos efforts continus pour aider l'entreprise ». Le quotidien n’a pas obtenu de commentaire officiel, mais des sources dans le groupe laissent entendre qu’Alitalia « n’est pas viable dans le périmètre actuel ». L’idée d’Air France – KLM serait donc d’attendre la prochaine crise de liquidité de la compagnie nationale italienne, qui pourrait intervenir en février ou mars 2014, « voire avant si les 200 millions d'euros de lignes de crédit supplémentaires n'étaient pas apportées ». Ces lignes de crédit doivent venir s’ajouter à la recapitalisation, pour un plan de sauvetage de 500 millions qui permettrait à Alitalia d’échapper à la faillite. Sa part dans le capital serait donc diluée à environ 10% du capital, dans lequel elle était entrée en 2009. Rappelons au passage la déclaration hier du ministre des transports Maurizio Lupi la semaine dernière, selon qui le gouvernement n’a « nullement l’intention de voler au secours de la compagnie » comme il y a cinq ans. Mais La Tribune n’exclut pas un « coup de théâtre » de la part du groupe présidé par Alexandre de Juniac, les compagnies aériennes pressenties pour investir dans Alitalia ayant pour l’instant démenti tout intérêt (Hainan Airlines, Aeroflot, Etihad Airways, Lufthansa ou Air China). Un autre actionnaire, la banque Intesa Sanpaolo, a d’ailleurs publiquement appelé Air France – KLM hier à rester le principal actionnaire : selon son administrateur délégué Carlo Messina, « il faut qu'il y ait un accord avec un partenaire industriel et que ce soit Air France ».