Le PDG du groupe aérien Air France – KLM Alexandre de Juniac s’est déclaré hier découragé et offensé de ne pas avoir été associé davantage aux discussions sur le futur d’Alitalia, dont il a annoncé avoir entièrement déprécié la valeur des titres lors de la présentation des résultats financiers du troisième trimestre. S’exprimant lors d’une conférence de presse le 31 octobre 2013 à Paris, le PDG a répété son message à propos d’une éventuelle participation à la recapitalisation de la compagnie aérienne italienne, dont le groupe est premier actionnaire : « nous envisagerons d'y participer si les conditions sont satisfaites. Si elles ne sont pas remplies, nous n'envisagerons pas de participation ». Mais il a aussi été plus sec : Alitalia a besoin d’un plan de restructuration « propre, carré et qui tient la route », a-t-il déclaré, et Air France – KLM « n’est pas là pour mettre de l’argent dans une société qui ne peut pas tenir à long terme ». Avant de radoucir un peu ses propos, expliquant qu’il ne s’agissait pas de « punir ou maltraiter les Italiens », pour qui l’action du groupe est une bonne chose. Le groupe franco-néerlandais souhaite qu’Alitalia revoie à la baisse son activité moyen-courrier, incapable de lutter contre les low cost et les trains à grande vitesse, et ne lance pas de nouvelles routes long-courrier dont la rentabilité n’interviendra pas avant longtemps. Alexandre de Juniac a en revanche tenté de dissiper les inquiétudes italiennes sur l’avenir du hub d’Alitalia à l’aéroport de Rome – Fiumicino, qui « fonctionne bien » contrairement à celui de Milan qu’il trouve « trop proche de la Suisse et de l’Allemagne ». Et surtout, il souhaite une « restructuration sérieuse » de la dette, dont le montant d’un milliard d’euros rendrait le « projet actuel pas viable ». La valeur comptable de la participation d’Air France - KLM dans Alitalia (25% du capital) est désormais estimée à zéro, a annoncé le groupe hier lors de la publication de ses résultats financiers. Soit 137 millions d’euros en moins, une des raisons pour lesquelles le bénéfice net est passé à 144 millions d’euros au troisième trimestre 2013, contre 296 millions sur la même période un an plus tôt (alors que le bénéfice opérationnel a progressé dans le même temps de 29%). La non-participation du groupe à la recapitalisation d’Alitalia entrainerait une dilution de sa part à environ 10%, mais le PDG laisse entendre que « tout est possible » quant à la possibilité de racheter les actions d’autres actionnaires.