Alors que débute le 13e jour de recherche du Boeing 777-200ER de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, disparu le 8 mars 2014 avec 239 personnes à bord, l’Australie a annoncé avoir repéré de nouveaux débris, tandis que l’effacement de données sur le simulateur de vol du pilote plus d’un mois avant le crash a entraîné de nouvelles rumeurs sur le rôle de ce dernier. Le Premier ministre australien Tony Abbott a annoncé jeudi devant le parlement australien que deux débris, dont un mesurant 24 mètres, pouvant venir du vol MH370 avaient été repérés sur des images satellites, un avion P-3 Orion ayant été envoyé pour tenter de les identifier. Une annonce faite avec toutes les précautions d’usage, après plusieurs fausses alertes dans le golfe de Thaïlande où le Boeing a disparu des écrans radar du contrôle aérien, ou au sud-est du Vietnam. Il n’a pas précisé la zone concernée, mais les efforts du pays sont concentrés sur le sud de l’Océan indien. Le gouvernement malaisien a appelé hier le FBI à la rescousse, pour tenter de récupérer des données effacées le 3 février dernier dans le simulateur de vol du commandant de bord Zaharie Ahmad Shah. Une nouvelle immédiatement exploitée comme la preuve que le pilote cherchait à cacher quelque chose, même si le ministre de la justice américain Eric Holder a tout de suite déclaré « n’avoir aucune théorie », un simple ménage sur le disque dur étant tout aussi plausible. Toujours du côté malaisien, le ministre de la défense et des transports Hishammuddin Hussein a déclaré hier que toutes les nations impliquées dans la disparition du vol MH370, à l’exception de l’Ukraine et de la Russie (3 passagers en tout), avaient communiqué les résultats de leurs enquêtes sur les passagers, « sans rien trouver de significatif ». Il a aussi précisé que les 26 pays impliqués dans les recherches avaient donné leur accord oral pour contribuer aux opérations de recherche, mais qu’un certain nombre de « moyens déjà promis attendaient un feu vert diplomatique pour se joindre aux opérations ». L’anxiété des familles de victimes était particulièrement visible hier lors d’une conférence de presse à Kuala Lumpur, ou deux proches de victimes chinoises ont déployé des banderoles accusant la Malaisie de cacher la vérité – elles ont été expulsées sans ménagement par la police. Une association allemande de familles des victimes du vol Air France AF447 Rio – Paris leur a d’ailleurs écrit une lettre ouverte : exprimant sa « compassion en ces jours d’anxiété extrême sur le sort de vos proches », l’association se dit « médusée devant les informations vagues et partiellement contradictoires fournies parle gouvernement malaisien », et recommande aux familles d’utiliser leurs autorités nationales respectives pour accentuer la pression sur les autorités malaisiennes. Elle les encourage aussi à demander une « enquête neutre par des experts de leur choix » afin d’en assurer la transparence, mais aussi de se regrouper au sein d’associations pour renforcer leur poids légal.