Liu Shaoyong, PDG de China Eastern Airlines, a rendu visite à trois compagnies européennes, les deux puissantes et rentables low cost easyJet et Ryanair ainsi que SAS Scandinavian Airlines. China Eastern Airlines, partenaire d'Air France-KLM depuis sa venue dans SkyTeam en 2011, pense-t-elle à lancer une filiale low cost ? On peut le croire après la tournée européenne du 31 mars au 3 avril du PDG de China Eastern Airlines et des rencontres avec les responsables de Ryanair et easyJet, selon un communiqué de presse de la compagnie nationale chinoise qui évoque de « profonds » échanges sur les thèmes des mesures efficaces pour réduire les coûts, l’organisation du travail ou l’avenir des compagnies low cost. Il est vrai que les compagnies low cost ont un avenir prometteur en Chine. Longtemps déconsidérées au regard des compagnies traditionnelles omniprésentes qui offrent le privilège d’un service complet, leur image devrait changer. Fin 2013, l’Administration de l’aviation civile chinoise annonçait qu’il apporterait son soutien au développement de compagnies low cost et qu’il encouragerait les compagnies traditionnelles à investir ou se lancer dans la création de filiales low cost. Aujourd’hui, les transporteurs à bas prix prennent seulement 5% du marché intérieur, contre une proportion de plus de 40 % dans les pays américains et européens. La visite de ce haut dirigeant de l’industrie aérienne chinoise, professionnel ayant passé l’essentiel de sa carrière au sein de l’Administration de l'aviation civile de Chine, devenu en 2009 patron de China Eastern, une compagnie possédant plus de 430 avions, rappelle celle de Wang Zhenghua, PDG de Spring Airlines. Ce dernier avait rendu visite il y a quelques années à dix compagnies low cost étrangères avant de créer la première compagnie low cost de Chine, Spring Airlines. Lancée en 2005, la low cost chinoise Spring Airlines s’avère une figure de proue « très profitable ». Elle prépare son entrée en bourse pour se renflouer de 400 millions de dollars et financer son expansion. Elle vise notamment la création de filiales au Japon, à Taïwan ou en Corée du Sud, imitant ainsi la mère des low cost asiatiques, AirAsia, ainsi que les Jetstar Airways et autres Tigerair. Outre Chiang Mai en Thaïlande, Danang au Vietnam, Singapour et 41 destinations en Chine (dont Hong Kong et Macao), Spring Airlines et ses 40 A320 commandés et livrés atterrissent à Siem Reap au Cambodge, Kota Kinabalu en Malaisie, Jeju en Corée du Sud, Taipei et Kaohsiung à Taïwan, et Ibaraki (Tokyo), Osaka-Kansai, Saga (Fukuoka) et Takamatsu au Japon.