Madrid a annoncé la vente partielle, à des investisseurs privés, d’Aena, le plus important organisme gestionnaire d’aéroports au monde. L’Etat espagnol restera majoritaire avec 51 % du capital, 28 %  étant introduit en Bourse via une offre publique de vente et 21% étant réparti entre un noyau « d'actionnaires de long terme » sélectionnés sur appel d'offre. Aena dirige 46 aéroports espagnols, y compris à Madrid Barajas et Barcelone. Cela représente 190 millions de passagers annuels, soit davantage qu’Aéroports de Paris ou l’Allemand Fraport réunis. Aena possède aussi des participations dans des aéroports étrangers en Amérique latine (Mexique, Bolivie, Colombie…), Etats-Unis ou de Londres Luton. Aena a enregistré 175 millions d’euros de profits l’année dernière, contre une perte de 15 millions d’euros en 2012, grâce à un drastique plan de réduction de ses effectifs (20 %) mené depuis deux ans. La vente partielle d’Aena avait déjà été envisagée par le précédent gouvernement espagnol du socialiste Zapatero –avec un projet de privatisation de 90,5 % des aéroports de Madrid et Barcelone- un projet finalement resté dans les cartons face à une forte opposition juste avant des échéances électorales présidentielles. Singularité de l’Espagne : c’est le pays d’Europe qui possède le plus grand nombre d’aéroports commerciaux à vocation internationale : 49 ( !) sans compter une multitude d’aéroports régionaux quelque fois peu éloignés les uns des autres, ce que beaucoup considèrent aujourd’hui comme une véritable gabegie.