Etihad Airways a acquis des participations minoritaires dans trois compagnies aériennes européennes - airberlin (29,2%), Aer Lingus (4,99%) et Air Serbia (49%), et est en cours de finalisation d'une acquisition de 33,3% dans la compagnie régionale suisse Darwin Airline, qui opère en tant qu'Etihad Regional. Etihad Airways a également annoncé son intention d'acquérir une participation de 49% d'Alitalia, sous réserve d'approbation réglementaire.
Selon le PDG d'Etihad, les compagnies aériennes du Moyen-Orient sont soumises à de plus en plus de surveillance en Europe, tandis que les opposants décrivent l'expansion des transporteurs du Golfe comme une menace concurrentielle majeure.
« Tous les transporteurs du Golfe ne sont pas les mêmes. Nous sommes de différentes tailles, avons des hubs différents et suivons des stratégies différentes. Nous sommes en fait de puissants concurrents entre nous. »
Il a notamment déclaré qu'Etihad Airways particulièrement, était visée par ses concurrents qui la craignaient et s'opposaient à sa stratégie d'investissement.
Subventions d'Etat
« Etihad Airways est détenue exclusivement par le Gouvernement d'Abu Dhabi. Nous avons reçu un capital de démarrage, comme toutes les compagnies aériennes, mais nous ne bénéficions pas de subventions de l'Etat, de carburant gratuit, ni de taxes d'aéroport réduites dans les Emirats Arabes Unis. »
Selon lui, le secteur du transport aérien européen avait été construit sur des décennies de propriété et de soutien de gouvernements, et que, même après une privatisation totale ou partielle, les aides gouvernementales, les abandons de créances et diverses formes de subventions continuaient.
Il a cité des exemples d'aides directes d'État atteignant 14,2 milliards d'euros, incluant un paiement de 800 millions d'euros par le Gouvernement allemand à Lufthansa pour soutenir un déficit de fonds de pension, une aide d'État de 1,1 milliard d'euros à SWISS, suite à l'effondrement de son prédécesseur, Swissair, et l'absorption par le Gouvernement autrichien de 500 millions d'euros de dette accumulés par Austrian Airlines. Les deux compagnies sont maintenant des filiales de Lufthansa.
« Les transporteurs du Golfe ne sont pas la cause des problèmes de l'aviation européenne », a-t-il précisé, ajoutant que l'industrie se confrontait déjà à de graves problèmes depuis plusieurs décennies avant qu'Etihad Airways ne soit créée en 2003.
Les difficultés des compagnies européennes
Selon lui, les plus grands problèmes de l'industrie européenne étaient des problèmes de longue date, comme les embouteillages dans les aéroports et l'espace aérien dus à un sous-investissement, les coûts d'exploitation élevés dans les hubs traditionnels, les coûts de main-d'œuvre élevés et les taxes incohérentes et inéquitables imposées aux compagnies aériennes et aux passagers.
La rapide et importante croissance des compagnies aériennes low cost, telles que Ryanair ou easyJet, a aussi lourdement pesé sur les compagnies traditionnelles, provoquant un changement majeur du trafic en Europe, vers des opérateurs low cost et entraînant des pertes pour les transporteurs traditionnels sur des lignes court et moyen-courriers. En 2013, les 10 compagnies membres de la European Low Fares Airline Association ont opéré 915 appareils et transporté 216 millions de passagers, soit 43% du total du trafic aérien intra-Europe prévu.
Croissance par le partenariat ou la consolidation
La consolidation a créé trois principaux blocs aériens européens, affirme James Hogan. Le groupe Lufthansa qui, en plus de ses filiales suisses et autrichiennes, possède Germanwings, détient des participations importantes dans Brussels Airlines et SunExpress, ainsi qu'une participation minoritaire dans le transporteur américain JetBlue. L'International Aviation Group (IAG) qui détient British Airways, Iberia et Vueling. Air France KLM est le troisième gros bloc européen avec des capitaux propres dans Alitalia, Transavia, Martinair et certains transporteurs étrangers, dont Kenya Airways et la compagnie aérienne brésilienne GOL.
« Nous comprenons et respectons le fait que les compagnies aériennes européennes ont leurs propres business models, et nous comprenons et travaillons selon les règles européennes. Nous avons un business model différent pour répondre à des besoins différents. Pour grandir, nous avons besoin d'échelons. Nous ne pouvons pas atteindre la taille de concurrents établis depuis longtemps, comme les autres transporteurs du Golfe, nous avons donc développé une stratégie de croissance par le partenariat. Notre stratégie est favorable à la concurrence. Nous travaillons avec tous les partenaires dans un objectif de gain mutuel et dans les règles de la concurrence et de la propriété. La croissance par la collaboration offre des activités durables et plus de choix, de commodité, de cohérence, de fiabilité et de stabilité pour nos clients. »
James Hogan a ajouté que les investissements d'Etihad Airways renforçaient les compagnies aériennes partenaires, préservaient et créaient des emplois, et permettaient de maintenir les services aériens, en offrant des avantages aux consommateurs, aux économies locales et nationales, ainsi qu'à de grands fournisseurs tels qu'Airbus Industrie.
Sans les prises de participation d'Etihad Airways, il y aurait eu, selon lui, perte de bénéfices de l'investissement financier et de synergie pour airberlin, Aer Lingus, Air Serbia et Darwin Airline, et la perte d'un ''investisseur sauveur'' pour Alitalia, ce qui coûterait des milliers d'emplois et conduirait à des fermetures de lignes aériennes, des réductions de vols, des tarifs plus élevés et des pertes pour les gouvernements européens. Certains transporteurs pourraient même échouer, provoquant davantage de problèmes sociaux. « Il y a de fortes retombées économiques et sociales provenant de compagnies aériennes stables et connectées », a conclu James Hogan. « Etihad Airways veut s'engager avec l'Europe. »
G22 a commenté :
5 juillet 2014 - 11 h 56 min
Finalement c’est un philanthrope ce James Hogan ou serait ce juste de la communication pour faire passer la pilule devant la levée de bouclier des transporteurs Européens.
xanderstan a commenté :
5 juillet 2014 - 12 h 10 min
Il faut leur interdire d’atterrir en Europe, ils nous interdisent d’atterrir chez eux… Et on verra qui va faire faillite… Leurs compagnies qui n’offrent que le désert pour quelques milliers d’habitants ou l’Europe et les autres continents pour des centaines de millions de personnes…
Samuel75014 a commenté :
5 juillet 2014 - 17 h 33 min
Xanderstan : les compagnies européennes ont les droits de traffic sur le Golfe AF/KL ou LH ou BA. Les compagnies du golf n’ont pas les mêmes cout de structure et vise le traffic Europe vers Asie/Afrique. Elles n’offrent pas que le désert (c’est réducteur ta vision des choses) : à bord leur service est quand même innovant, et cette concurrence permet a AF d’améliorer son produit premium tant sur le catering que le confort à bord. Donc tout benef pour tout le monde. Eithad : imagine si elle n’investit pas dans Alitalia que peut il se passer à ton avis? Qatar Airways c’est via la Oneworld et EK toute seule mais qui peut acheter autant d’A380… Et comme le PDG d’EY dit dans son intervention est ce que le transport aérien européen n’était pas déjà bancal avant l’expansion des ME3? Mais..si tu bossais a Alitalia, je pense que tu souhaiterais la solution la moins “pire” pour garder le max d’emplois. facile de juger devant son PC pour sauver AF, LH, BA etc… mais pese le lourd/contre et nombre d’emplois et structure ton argumentation…et cela peut devenir intéressant.
KIMIhttps://twitter.com/oauth/authenticate?oauth_token=UwNgFsBzQhI6113P4i6AUGOxQTBeWeP7iAxb6IJukQ&redirect=http://www.air-journal.fr/2014-07-05-etihad-veut-rassurer-sur-son-engagement-en-europe-5109991.html a commenté :
5 juillet 2014 - 18 h 51 min
que du racisme 🙁
Xanderstand a commenté :
6 juillet 2014 - 0 h 41 min
Pour la qualité du service, ils se réfèrent tous aux compagnies asiatiques qui sont la crème de la crème ! Même l’actuel président d’air France ne jure que par Singapore Airlines! Pour ce qui est des travailleurs, malheureusement il faut reconnaître que le travail à 100% n’existera jamais… Mais supprimer les compagnies du golf ne me gênerait pas du tout… De toutes façons je préfère payer plus cher pour voyager avec lufthansa, Singapore, thai,ana… Bref des compagnies qui ne sont pas bling bling…
Stw Galley a commenté :
6 juillet 2014 - 9 h 30 min
Mais était aussi une des plus belles pompes â fric de l’état à l’époque…
Pschitt a commenté :
5 juillet 2014 - 12 h 28 min
….j’en connais ici sur ce. Site dont le sang ne va faire qu’un tour…..n’est ce pas Anto????? | lol |
Stw Galley a commenté :
6 juillet 2014 - 9 h 31 min
@samuel…
Adel a commenté :
5 juillet 2014 - 12 h 57 min
Vue vos commentaire ,si j étais eux je n’investirait même pas un euro en Europe
Soi aient comptant que vos emplois soit sauvé par l’argent des pays du golf
Anv a commenté :
5 juillet 2014 - 20 h 11 min
Mais s’ils pouvaient sauver l’orthographe de certains, à défaut de connaissances, ça serait tellement mieux…
Samuel75014 a commenté :
5 juillet 2014 - 17 h 44 min
Des compagnies comme Air Berlin, et surtout Air Seychelles…si elles n’avaient pas eu un mise a plat de leur structure et de l’argent frais…elles auraient déposé le bilan. Après je pense qu’étant des compagnies étatiques, et dont le bilan est gardé secret..cela aide…mais qd AF était nationalisé …elle avait bien l’aide des pouvoirs publiques.
Xanderstand a commenté :
6 juillet 2014 - 0 h 52 min
Vous croyez que les compagnies du golf vont acheter ad infinitum ad nauseam des avions? Ils vont saturer de toutes façons! Et l’A380 vous me direz? Je vous répondrais que si l’avion à été mal pensé à la base (peu de demande des autres compagnies) et bien, Airbus n’a qu’à se faire une raison d’un mauvais investissement… De toutes façons, en économie, si un n’achète pas, un autre l’achètera sauf si le produit est mal conçu à la base… Et de toutes façons, pour les avions, jusqu’à présent il n’y a quasi qu’un duopole…regardez les constructeurs de voitures comme ils se tuent pour essayer de vendre des voiture… Ils sont tellement nombreux… Dans les constructeurs aéronautiques… Quasi que 2! Même s’il ne faut pas tout prendre pour acquis…
Anto a commenté :
6 juillet 2014 - 2 h 35 min
La frustration et l’odeur de l’echec commencent a griller queques uns ici, je crains pour votre santé Xanderstand … Si vous voulez prendre une compagnie plutot qu’une autre faites donc, la concurrence est la pour ca, mais arretez de vous mettre dans tous les etats pour rien. Vous avez le droit d’etre raciste et calme vous savez ?
Et si AJ pouvait veiller a ce que les pseudos ne soient pas usurpés (je parle de Pschitt) ca serait bien …
Pschitt a commenté :
6 juillet 2014 - 9 h 38 min
Ah non,Anto,désolé c’était bien moi ce coup ci qui vous a envoyé un petit clin d’œil plus haut……..
Antoine a commenté :
6 juillet 2014 - 8 h 55 min
Je trouve quand même qu’il y a une sacrée différence entre les discours de Hogan CEO d’Etihad et Al Baker CEO de Qatar. Dans le même temps, il y a aussi une sacrée différence entre les strategies des trois majors du Moyen orient. Sur la même lancée, il y a aussi une grosse différence culturelle entre le Qatar et les UAE. Bref tout ça pour dire qu’à mon avis, même si les trois majors du moyen orient ont des dispositions géographiques et des strategies similaires, la gestion de ces trois compagnies est de plus en plus différente. Peut être qu’il serait temps d’arreter de les considerer toutes de la même façon?
Stw Galley a commenté :
6 juillet 2014 - 9 h 27 min
Je me demande quelle serait la réaction d’1 pays du golfe si 1 major occidentale (ou autre…) se proposait de racheter leur Cie Nationale…
Même pas en rêve puisqu’elle serait immédiatement re-financée à coup de pétrole-dollars et se retrouverait miraculeusement bénéficiaire 3 mois plus tard d’écritures comptables bidon…
À l’Europe d’être moins coconne… C’est parce qu’elle est invisible qu’il faut se méfier de la main invisible du marché…