Airbus semble avoir mis fin aux rumeurs sur un éventuel lancement du programme A330neo lors du Salon de Farnborough, son PDG expliquant que cet appareil ne verra le jour que s’il est plus compétitif que le Boeing Dreamliner. Dans son entretien avec Les Echos publié ce 8 juillet 2014, Fabrice Brégier explique avoir commencé à étudier la question de la remotorisation du biréacteur long-courrier en début d’année, « un peu court » donc pour annoncer une décision lors du Salon aéronautique qui ouvre ses portes le 14 juillet à Farnborough. Mais il rappelle dans la foulée que pour la famille A320neo, avoir la certitude « de pouvoir atteindre les performances promises, de pouvoir livrer à temps, de connaître le détail des coûts et des investissements » avait pris un an – ce qui n’a pas empêché le programme de rencontrer « le succès que l’on sait » (plus de 2800 commandes à ce jour). Le PDG déclare donc rester sur la ligne d’une décision prise d’ici la fin de l’année, tout en espérant « raccourcir ce délai et apporter rapidement une réponse au marché ». Avec une nécessité imposée par les clients : que l’A330neo offre une solution « plus compétitive que le Boeing 787 ». Un point sur lequel il semble déjà confiant, parlant de « fortes chances d’arriver à un cash operating cost » équivalent au Dreamliner en version 8 ou 9 – ce dernier restant beaucoup plus cher à l’achat, et (pour l’instant) nettement moins répandu dans les flottes des compagnies aériennes actuelles. L’A330neo sera lancé s’il est compétitif sur un marché estimé à 3000 avions neufs sur vingt ans, ajoute le PDG d’Airbus. Et quand Les Echos demande ce qui restera entre les familles A320 et A350 en cas de décision négative, il répond : l’A350-800, « même s’il faudrait probablement investir un peu plus pour le rendre plus compétitif ». A propos du programme A350 XWB, Fabrice Brégier s’est déclaré confiant sur la capacité d’Airbus à être « prêt à livrer deux appareils » à la compagnie de lancement Qatar Airways avant la fin de l’année. L’objectif est de « monter progressivement d’une quinzaine de livraisons sur l’année 2015 à dix A350 par mois d’ici à fin 2018 », précise-t-il, rappelant qu’aucun avion n’est disponible avant 2020-2021 (soit après la livraison prévue en 2019 pour les 70 A350 dont Emirates Airlines vient d’annuler la commande). Quant à l’A350-1000, malgré les retards dus à la demande de nouveaux réacteurs plus puissants, le PDG estime qu’il a « commencé à déstabiliser le marché du 777-300ER », poussant Boeing à lancer le 777X – dont l’entrée sur la marché se fera au mieux en 2020 (et dont il critique déjà les aides publiques, avec menace de nouvelles plaintes devant l’OMC à la clé). Plus généralement, le PDG d’Airbus prévoit des annonces lors du Salon de Farnborough, tout en reconnaissant que 2014 ne sera pas une année « aussi flamboyante » que 2013, la meilleure année de son histoire en termes de commandes.