Le principal actionnaire de la compagnie aérienne Malaysia Airlines va racheter les 30% du capital restants, avant de la sortir de la Bourse et lancer une restructuration indispensable pour la « ressusciter ». Le fonds d'investissement public Khazanah Nasional, qui possède 70% du capital de la compagnie nationale malaisienne, a indiqué le 8 août 2014 que la privatisation allait s’accompagner « d’une revue complète et d’une restructuration » qui ne devrait rien épargner : opérations, finances, statut et « capital humain » seront passés au crible, le plan de sauvetage devant être présenté d’ici la fin du mois. Khazanah Nasional n’a pas précisé les axes de son action, mais des suppressions d’emploi sont à peu près assurées vu l’effectif pléthorique de Malaysia Airlines, tandis que la branche maintenance (MRO) et l’activité de fret pourraient aussi être revendues. Le fonds d’investissement explique que le rachat des actions à des prix supérieurs au marché (leur cours a été suspendu à la bourse de Kuala Lumpur avant l’annonce) pour environ 436 millions de dollars permettra aux actionnaires existants de « sortir avec une prime et éviter les risques et incertitudes associés à la restructuration ». La privatisation doit être votée en assemblée générale et obtenir l’accord entre autres des créditeurs, Malaysia Airlines déclarant ce matin que les opérations continueront normalement pendant ce temps. Les appels à la restructuration de la compagnie de l’alliance Oneworld résonnaient de plus en plus fort alors que sa mauvaise situation financière n’a fait qu’empirer cette année, suite aux deux accidents qui l’ont frappée faisant au total 525 morts : la disparition en mars du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin (les recherches se poursuivent pour localiser l’épave dans l’Océan indien) et le crash le mois dernier du vol MH17 entre Amsterdam et Kuala Lumpur, probablement abattu par un missile sol-air au-dessus de l’est de l’Ukraine. Les pertes des trois dernières années s’élèvent à 962 millions d’euros, et le premier trimestre 2014 l’avait vu perdre 103 millions d’euros supplémentaires.