Le PDG de la compagnie aérienne Air France a demandé une baisse de la taxe Chirac et qu’elle soit en outre appliquée aux trains internationaux, après le rapport de la Cour des Comptes qui en recommandait l’ajustement – et le reversement des surplus à l’aviation civile plutôt qu’au budget général de l’état. Dans son rapport sur la compétitivité du transport aérien présenté mercredi dernier, la Cour des Comptes s’est entre autres penchée sur la taxe de solidarité prélevée sur les billets d'avion, dite taxe Chirac, créée en 2006 et qui alimente le Fonds de solidarité pour le développement (FSD) au titre de l'effort de la France en faveur des programmes mondiaux de santé publique. Or depuis 2005, elle rapporte 10 millions d’euros de plus que son plafond de 210 millions d’euros, et ce surplus est reversé au budget général de l’état. La Cour considère que ce mécanisme de solidarité « sans lien avec le domaine aérien, a perdu de son idéal (…) et conduit à pénaliser le trafic aérien français », et qu’il faut donc s’interroger sur sa « pertinence ». Il faudrait donc l’ajuster « à la quotité nécessaire au financement de ce fond », en clair la baisser, mais aussi affecter le surplus « au désendettement du budget de l'aviation civile ». Interrogé au Sénat, le PDG d’Air France Frédéric Gagey a plaidé pour la baisse de la taxe Chirac, mais aussi son élargissement aux trains sur les lignes internationales (par exemple entre la France et Londres, Bruxelles, Amsterdam ou Genève), afin de mettre fin à la « distorsion de concurrence » sur ses lignes face au transport ferroviaire. La Cour des Comptes ayant noté que seuls neuf des 30 pays s’y étant engagés participent effectivement, au financement du fonds de solidarité, le PDG a en outre souligné la disparité des efforts consentis selon la localisation des aéroports : la taxe Chirac coûte à Paris « 12,75 euros et 8,25 euros respectivement pour les passagers locaux et ceux qui sont en correspondance, contre 10,53 et 5,90 euros à Amsterdam », a précisé Frédéric Gagey. La baisse des taxes est l’une des revendications exprimées par la direction d’Air France pour améliorer sa compétitivité, rejointe sur ce terrain par les syndicats, surtout alors que se profile une nouvelle taxe sur les passagers pour financer le projet CDG Express. Mais le plan stratégique qui sera dévoilé début novembre par Air France-KLM comptera sans aucun doutes des efforts internes à l’ampleur beaucoup plus importante, notamment sur la structure trop complexe et les coûts trop élevés, comme l’expliquait la semaine dernière le PDG Jean-Marc Janaillac.