Le syndicat de pilotes SNPL de la compagnie aérienne low cost Transavia France a dénoncé l’accord de détachement des pilotes de la maison-mère signé il y a deux ans. Air France lance une nouvelle campagne de recrutement d’hôtesses de l’air et stewards, avec des CDD et dix à douze mois, tandis que son premier Boeing 787-9 Dreamliner a débuté les vols de formation des équipages. L’accord de détachement des pilotes signé en décembre 2014 par le Syndicat National des Pilotes de Ligne (SNPL), suite aux quinze jours de grève des pilotes d’Air France, permettait à la low cost Transavia de porter sa flotte de 14 à jusqu’à 40 avions, et organisait le transfert des pilotes de la maison-mère vers sa filiale spécialisée dans le vol pas cher. Mais le syndicat de la filiale a décidé de dénoncer cet accord, d’après une lettre envoyée à la PDG Nathalie Stubler et au dirigeant du groupe Air France-KLM Jean-Marc Janaillac, publiée par La Tribune et confirmée par d’autres sources : il explique que deux ans après la signature, « le bilan est dramatique : tout est bloqué, et les pilotes de Transavia continuent de subir les conséquences des iniquités générées par la signature de ces accords ». Les pilotes « historiques » de Transavia ont voté à 92% pour la dénonciation, le principal grief portant sur une évolution de carrière beaucoup plus rapide pour les pilotes détachés d'Air France que pour eux. Les « vraies motivations sont ailleurs », rétorque le SNPL Air France qui accuse ses collègues de Transavia de chercher en fait à « obtenir la reprise de l'ancienneté de Transavia à leur arrivée chez Air France », ce qui selon La Tribune les ferait passer devant 600 pilotes Air France dans la liste de séniorité. Des questions de salaire apparaissent également en filigrane, principalement pour les copilotes de Transavia qui affirment gagner à l’embauche 20% à 25% de moins que ceux d’easyJet basés à Orly. La discorde entre le SNPL Transavia et le SNPL Air France avait éclaté au grand jour en mars dernier, le premier reprochant au deuxième de bloquer l’ouverture de bases temporaires dans les aéroports de Lyon et Nantes pour la saison estivale. La direction de Transavia France a « pris acte » des décisions du SNPL Transavia, rappelant dans l’Express que ces accords ont permis « le développement rapide de Transavia France tout en fixant de nouvelles règles de gestion des carrières et de recrutement des pilotes ». La dénonciation de l'accord n'a pas de conséquence dans l'immédiat, une phase légale de renégociation de 15 mois devant désormais commencer. Reste que la bisbille entre les pilotes de la low cost intervient alors qu’Air France doit débuter les discussions avec les syndicats sur un nouvel accord d’entreprise, intégrant entre autres les conditions de lancement de la future filiale long-courrier à bas tarifs, le projet Boost – apparemment rejeté par le SNPL avant une rétractation embarrassée. En cabine cette fois, Air France a ouvert une nouvelle campagne de recrutement de PNC, qui seront affectés sur les bases parisiennes, sur le réseau Court, Moyen ou Long Courrier. Le type de contrat est un CDD de 10 à 12 mois, sans détail sur le nombre de postes ouverts et les profils recherchés sont habituels : « excellent relationnel, de la rigueur, une bonne présentation et la capacité à travailler en équipe sont nécessaires ». Les épreuves se dérouleront du 9 janvier 2017 au 6 février 2017, au service Sélection et Recrutement d’Air France à Villepinte ; la formation débutera le 1er mars 2017, pour une mise en poste à partir d’avril. Des informations supplémentaires et le dépôt des candidatures sont disponibles en ligne. Côté flotte, le premier Boeing 787-9 Dreamliner de la compagnie de l’alliance SkyTeam a effectué comme prévu ses premiers vols de formation des équipages, avec de apparitions sur les pistes de l’aéroport de Paris-Vatry près de Chalons dans la Marne, et de Châteauroux-Centre Marcel Dassault dans le Berry, mais également à Lyon-Saint Exupéry qui n’a pas fait de commentaire. Ce lundi, quatre rotations sont encore programmées entre Vatry et Châteauroux. Les vols du 787-9 F-HRBA sont facturés à Air France, souligne le directeur de l’aéroport de Vatry Ludovic Goret dans l’Union : « c’est une source de revenus, oui », sans donner plus de détails. [embed]http://www.dailymotion.com/video/x55g7fu_video-le-premier-boeing-787-d-air-france-a-chateauroux_news[/embed]