Les négociations entre la compagnie aérienne Air France et les pilotes vont se poursuivre plus longtemps que prévu, afin d’arriver à un accord sur la création de la filiale long-courrier à bas tarifs. Ce 31 janvier 2017 était la date limite fixée initialement aux négociations sur le plan stratégique Trust Together du groupe Air France-KLM, mais direction et pilotes ont accepté de poursuivre les discussions sans fixer de nouvelle échéance. Les divergences restent pourtant profondes sur le projet Boost, la nouvelle compagnie dont le vol inaugural est prévu fin octobre et qui devrait disposer de 10 Airbus A350-900 et 18 monocouloirs en 2020. Air France voudrait des pilotes sous contrat AF mais avec un temps de travail allongé, à l’instar de ce qui est pratiqué chez la low cost Transavia ; le syndicat majoritaire SNPL Air France ALPA, qui avait tout d’abord rejeté ce projet début décembre, demande un contrat et des conditions de travail identique à celui en vigueur dans la compagnie nationale. Il rejetterait en particulier l’augmentation du temps de vol sans hausse de salaire, et la baisse de la majoration des heures de nuit. Les dirigeants du bureau Air France du SNPL seraient selon les Echos « globalement disposés à soutenir » le projet Boost, et « pourraient même accepter la création d'une filiale disposant de sa propre flotte et de son propre personnel de cabines ». Le syndicat compterait sur des concessions de dernière minute accordées directement par le PDG Jean-Marc Janaillac. Mais son porte-parole Emmanuel Mistrali, interrogé hier par La Tribune, affirme que le projet ne serait qu’une copie de Transavia : « pour les mêmes salaires, on demande aux pilotes de voler 10% de plus sur le long-courrier et 20% de plus sur le moyen-courrier ». Rappelons qu’Air France-KLM présentera ses résultats financiers annuels le 16 février prochain ; les analystes tablent sur un profit autour d’un milliard d’euros, qui devrait rendre plus compliquées encore les négociations avec toutes les catégories de personnel. Y compris les hôtesses de l’air et stewards d’Air France, qui attendent le résultat des négociations chez les pilotes pour discuter de leur nouvel accord d’entreprise – l’accord temporaire signé en octobre arrivant à échéance fin février.