L’intersyndicale des hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air France s’élève de nouveau contre le projet Boost, menaçant la direction d’un conflit dans les jours qui viennent. Les cabines BEST sont désormais déployées entre Paris et Montréal Après l’organisation par le SNPL d’un référendum auprès des pilotes de la compagnie nationale française, le SNPNC-FO et l’UNSA-PNC montent à leur tour au créneau contre le projet de filiale à bas coûts. Dans un communiqué commun publié le 7 février 2017, l’intersyndicale dénonce le choix de la direction d’Air France d’imposer unilatéralement un projet qui n’est « rien d’autre que l’externalisation de l’activité du Personnel de cabine », un positionnement jugé « scandaleux ». Mettant un avant le plan stratégique Trust Together présenté par le nouveau PDG du groupe Air France-KLM comme « un travail construit dans le dialogue social », elle estime que le principe semble ne pas s’appliquer à l’ensemble des catégories de personnel : à ce jour « seuls les PNC se voient imposer dans ce projet l’externalisation de leurs emplois sans aucune concertation avec les organisations syndicales représentatives de cette profession ». Pour l’intersyndicale, la direction s'est « tout simplement exemptée de toute négociation avec l’Intersyndicale PNC » avec une intention claire : « la sous-traitance du personnel de cabine, acteur majeur de la sécurité des vols, dans une compagnie jumelle d'Air France ». Pour le SNPNC et l’UNSA, il est donc « urgent que l’entreprise change radicalement sa stratégie si elle veut épargner à ses clients un nouveau conflit ». Aucun compromis ne saurait faire accepter « un tel projet destructeur à terme de nos emplois », ajoute le communiqué comparant cette position à celle des pilotes, alors que les efforts des hôtesses et stewards « ont contribué à dégager 1 milliard de bénéfices qui vont être annoncés prochainement ». Et les syndicats préviennent que les PNC n’ont pas besoin d’attendre le résultat du référendum des pilotes pour s’opposer au projet Boost : la direction d’Air France devra selon eux choisir entre « un véritable projet qui s'inscrit dans un dialogue social ou l'enchainement inévitable de conflits majeurs dans les jours à venir ». Le texte de l’intersyndicale affirme aussi que les besoins de PNC d’Air France, « environ 1600 pour les années à venir », devraient permettre de rééquilibrer les coûts à l’heure de vol tels que présentés par la direction : les jeunes embauchés ont un salaire d'entrée de 1796 euros brut « 45% inférieurs à celui des plus anciens » (avec les contraintes liées au métier : décalage horaire, absence de week-end et jours fériés, travail de nuit, absence de stabilité de l’activité et des jours de repos...). Elle partage donc « la même analyse que nos collègues du SNPL », qui préconise des embauches PNC en interne et met en garde « contre un démantèlement programmé de notre compagnie nationale historique ». On rappellera qu’Air France est en train de négocier avec les représentants des PNC sur un tout autre sujet, l’accord d’entreprise qui arrive à échéance fin février après avoir été prolongé de quatre mois le temps d’installer la nouvelle direction d’Air France-KLM. Une négociation incluant des gains de productivité qui concernent beaucoup plus de PNC que le projet Boost ; ce dernier ne vise après tout à l’horizon 2020 qu’une flotte de 28 avions, 18 monocouloirs et dix Airbus A350-900. La compagnie de l’alliance SkyTeam a annoncé hier avoir déployé sur la route entre Paris-CDG et l’aéroport de Montréal-Pierre Elliot Trudeau un Boeing 777-200ER équipés des cabines Best, avec 28 places en classe Affaires, 24 en Premium et 260 en Economie. Cet appareil est utilisé cet hiver tous les jours sauf mardi et jeudi avec des départs à 16h00 (AF342, arrivée à 17h50) et retour du Canada à 21h45 (AF345, arrivée le lendemain à 10h30) ; la rotation quotidienne reste opérée en 777-300ER (42+24+315, sans cabine Best donc), avec départ à 13h50 (AF344) et retour à 19h20 (AF347). Air France rappelle que Montréal accueillera à partir du 1er mai son deuxième 787-9 Dreamliner sur la rotation AF344/AF345, devenant la première destination transatlantique du nouvel appareil configuré pour accueillir 30 passagers en classe Affaires, 21 en Premium et 225 en Economie.