La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle compte réduire son activité régionale à l’aéroport de Londres-Gatwick, au profit de lignes long-courrier plus rentables. Un porte-parole de la spécialiste norvégienne du vol pas cher a justifié cette décision lors d’une interview à Bloomberg par la surcapacité affectant le marché européen, une « concurrence féroce » qui fait baisser les prix, et surtout un nombre de plus en plus limité de créneaux de vols à Gatwick. La transition vers le long-courrier nettement plus rentable pourrait commencer dès la prochaine saison hiver, précise Lasse Sandaker-Nielsen : « si vous avez des routes qui fonctionnent mal, il est bien mieux de les arrêter et d'utiliser les créneaux horaires pour un secteur plus vaste où la concurrence n'est pas si grande ». Norwegian propose aujourd’hui une quarantaine de routes moyen-courrier dans l’aéroport londonien (y compris vers Nice et Grenoble), et huit vers les Etats-Unis (dont deux saisonnières). Mais elle souffre à Gatwick du ralentissement du tourisme, suite aux attentats terroristes sur le continent ainsi qu’à la chute post-Brexit de la livre qui baisse le pouvoir d’achat des Britanniques à l’étranger. On notera bien sûr que cette transition devrait intervenir après l’accord en cours de négociation avec Ryanair, qui alimentera les vols long-courrier de Norwegian. La low cost irlandaise ne propose que cinq routes aujourd’hui à Gatwick, depuis Dublin, Shannon, Cork et Belfast en Irlande et Irlande du nord, et en provenance d’Alicante en Espagne. Son directeur marketing Kenny Jacobs évoquait la semaine dernière à ce sujet un temps de « correspondance de trois heures au minimum » pour éviter les retards et les ratés dans le transfert automatique des bagages. L’accord, qui ne portera pas sur des routes où les deux low cost sont en concurrence, pourrait entrer en vigueur en septembre ; le Royaume Uni a fourni à Norwegian 4,5 millions de passagers sur les 29,3 millions accueillis en 2016.