Le Groupe Emirates a enregistré sa 29ème année consécutive de rentabilité avec un bénéfice de 670 millions de dollars, en baisse toutefois de 70%. La compagnie aérienne Emirates Airlines a vu le sien reculer de 82%, en partie pour cause d’effets de change défavorables, tout en restant le deuxième plus haut de son histoire à 340 millions de dollars. Au cours de l’exercice 2016-2017 et « dans un contexte de forte dévaluation des monnaies face au dollar américain et d’ajustement du prix des billets, dû à une vive concurrence », la compagnie des Emirats Arabes Unis explique dans son communiqué qu’elle a réussi à maintenir un chiffre d’affaires stable à 23,2 milliards de dollars. L’appréciation constante du dollar américain face aux devises de la plupart des marchés d’Emirates Airlines a eu un impact de 572 millions USD sur le chiffre d’affaires ainsi que sur son résultat net de 340 millions de dollars (-82%), le deuxième par ordre d’importance au cours d’un exercice financier après celui record de l’année dernière. La compagnie « a su faire face au renforcement des pressions de la concurrence sur tous les marchés pour rester rentable (…), enregistrant une marge bénéficiaire de 1,5% ». Emirates Airlines a transporté le chiffre record de 56,1 millions de passagers (+8%), avec un coefficient d’occupation moyen de 75,1%. Le repli de ce coefficient par rapport au chiffre de 76,5% enregistré l’année dernière, doit être mis en relation avec la forte progression (10%) des capacités en sièges-kilomètres offerts (SKO), mais il s’explique aussi « par la persistance des incertitudes économiques et par une vive concurrence sur de nombreux marchés ». Sous l’effet de la dépréciation des grandes devises par rapport au dollar américain, le rendement par passager-kilomètre transporté (PKT) a reculé à 6,7 centimes de dollar US). La croissance globale du trafic passager « continue de démonter l’attrait qu’exercent sur les clients les appareils à la pointe de la technique d’Emirates ainsi que le réseau efficace de routes aériennes à partir du Hub » à l’aéroport de Dubaï, souligne la compagnie. Les capacités totales d’Emirates en termes de transport de passagers et de fret ont franchi la barre des 60 milliards (+7%), « confortant sa position de compagnie aérienne internationale la plus importante au monde ». La compagnie a augmenté ses capacités au cours de l’exercice de 4,1 milliards de TKO, soit une progression de 7% par rapport à l’exercice 2015-2016. Au cours de l’exercice, Emirates a lancé six nouvelles destinations pour les passagers : Fort Lauderdale, Hanoï, Newark, Yangon, Yinchuan et Zhengzhou et une autre pour le fret : Phnom Penh. La compagnie a également étendu ses services et capacités à neuf villes sur son réseau actuel de lignes aériennes en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord, offrant à ses clients un choix et une connectivité toujours plus larges. Le chiffre d’affaires réalisé dans les six régions d’Emirates reste réparti de manière équilibrée, aucune d’entre elles ne représentant plus de 30 % du chiffre d’affaires total. L’Europe apporte la plus forte contribution au chiffre d’affaires, avec 6,5 milliards USD, un niveau inchangé par rapport à l’exercice 2015-2016. L’Asie de l’Est et l’Australasie suivent de près, avec 6,2 milliards USD, en progression de 1%. La région Amériques enregistre une croissance du chiffre d’affaires à 3,4 milliards USD, en progression de 3%. Le chiffre d’affaires des pays du Golfe et du Moyen-Orient a progressé de 4% à 2,4 milliards USD, tandis que celui de l’Afrique a reculé de 4% à 2,4 milliards USD. Enfin, celui de la région Asie de l’Ouest/océan Indien s’inscrit en baisse de 3% à 2,0 milliards USD). Emirates Airlines a pris livraison de 35 nouveaux avions, le chiffre le plus élevé jamais enregistré au cours d’un exercice, dont 19 Airbus A380 et 16 Boeing 777-300ER. Sur la même période, 27 appareils plus anciens ont été retirés du service, portant l’ensemble de la flotte à 259 avions au 31 mars 2017. Ce remaniement de la flotte, qui concerne 62 appareils, est « le programme le plus important que nous ayons mené à bien au cours d’une année ». L’âge moyen de la flotte d’Emirates a ainsi été considérablement abaissé à 63 mois contre 74 mois l’année dernière et 140 mois pour la moyenne du secteur. Pour financer la croissance de sa flotte, eu égard à la livraison record de nouveaux appareils au cours de l’exercice, Emirates a levé un montant de 7,9 milliards USD « en recourant à plusieurs structures de financement ». Emirates a continué à s’adresser au marché japonais dans le cadre de deux opérations : le Japanese Operating Lease ou JOL (contrat de location-exploitation japonais) et le Japanese Operating Lease with a Call Option ou JOLCO (contrat de location-exploitation japonais avec option d’achat) à la fois pour l’A380 et le 777-300ER. La compagnie a également fait davantage appel à une base diversifiée d’investisseurs institutionnels et de banques, notamment en Corée du Sud, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne. De plus et compte tenu de l’interruption de l’aide accordée par l’Agence de crédit à l’exportation (Export Credit Agency ou ECA), Emirates a réussi à structurer un mécanisme commercial innovant de prêt relais d’un montant de 1,2 milliard USD auprès d’institutionnels américains et chinois. Ces opérations, qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie d’Emirates visant à diversifier les sources de financement, témoignent de la bonne santé financière du Groupe et de la confiance des investisseurs dans le modèle économique de la compagnie. Les charges d’exploitation totales ont augmenté de 8% par rapport à l’exercice 2015-2016. Le prix moyen du carburant a légèrement baissé au cours de l’exercice ; mais en raison d’une augmentation de 8% des quantités embarquées, parallèlement à l’accroissement des capacités, la facture de kérosène de la compagnie s’est alourdie de 6% par rapport à l’année dernière à 5,7 milliards USD (le carburant représente désormais 25% des charges d’exploitation, contre 26% en 2015-2016, mais il reste le premier poste de coûts de la compagnie). Les avoirs de trésorerie d’Emirates Airlines s’établissaient, à la clôture de l’exercice à 4,3 milliards USD, soit « un excellent niveau ». La compagnie a continué d’investir dans le renouvellement des produits et services « pour mieux répondre à l’évolution des besoins des clients » : elle a dévoilé son bar-lounge à bord de l’A380, qui entrera en service en juillet 2017, et a annoncé la conclusion d’un contrat très important de plusieurs millions de dollars avec Thales, portant sur l’installation du système AVANT de divertissement en vol sur sa future flotte de Boeing 777X. Parmi les autres initiatives clés en 2016-2017, il convient de citer : la rénovation pour un montant de 11 millions USD de son salon (Concourse B) à l’aéroport international de Dubaï ; l’ouverture d’un nouveau salon Emirates au Cap et l’introduction de nouveaux kits de confort à bord pour les passagers toutes classes confondues, dont des couvertures durables en Classe Économique réalisées à 100 % à partir de bouteilles en plastique recyclé et utilisant la technologie brevetée ecoTHREAD. Emirates SkyCargo continue de jouer un rôle à part entière dans la croissance de l’activité de la compagnie aérienne, en contribuant à 13% du chiffre d’affaires total de cette dernière dans le transport. Sur un marché du fret aérien qui reste difficile et se caractérise par une évolution rapide de la structure de la demande, la division de fret d’Emirates a publié un chiffre d’affaires de 2,9 milliards USD, en baisse de 5% par rapport à l’exercice précédent, tandis que les volumes transportés ont progressé de 3% à 2,6 millions de tonnes. Cette année, le rendement du fret mesuré en tonnes-kilomètres (FTKM) a diminué de 8%, reflétant la forte tendance à la baisse, observée dans l’ensemble du secteur, ainsi que la dépréciation des principales monnaies face au dollar US. La flotte totale d’avions-cargos Emirates SkyCargo est restée inchangée à 15 appareils : 13 Boeing 777F et deux Boeing 747-400F. Outre les capacités de fret dans la soute ventrale des appareils de passagers desservant les nouvelles destinations de la compagnie, Emirates SkyFret a lancé de nouveaux services de transport de marchandises vers Phnom Penh (Cambodge), ainsi que de nouvelles liaisons Dubaï-Oslo et Delhi-Hong Kong. En 2016-2017, Emirates SkyCargo a inauguré Emirates SkyPharma, une installation de 4 000 m², spécialement conçue pour le transport sécurisé et dans le respect des délais de produits pharmaceutiques thermosensibles, à l’aéroport international de Dubaï ; la société a également lancé White Cover Advanced, une solution de protection dédiée au fret thermosensible. La division Hôtellerie d’Emirates a enregistré un chiffre d’affaires de 738 millions AED (201 millions USD), en hausse de 5 % par rapport à l’exercice précédent, sur un marché très compétitif principalement aux Émirats arabes unis. En 58 ans d’existence, l’exercice 2016-2017 fut le plus rentable de l’histoire de dnata, qui enregistre pour la première fois un bénéfice supérieur à 330 millions USD. Sur la base des solides résultats de l’année précédente, le chiffre d’affaires de dnata s’est inscrit à 3,3 milliards USD, en hausse de 15%. Les activités internationales de dnata représentent aujourd’hui 66% de son chiffre d’affaires. Le bénéfice du Groupe Emirates, tel qu’il ressort du Rapport annuel 2016-2017, s’inscrit à 670 millions USD pour l’exercice clos le 31 mars 2017, en baisse de 70% par rapport au bénéfice record de l’année précédente. Le chiffre d’affaires du Groupe ressort à 25,8 milliards USD, en progression de 2% par rapport à l’exercice précédent, tandis que la trésorerie du Groupe s’est repliée de 19% à 5,2 milliards USD, « principalement en raison du remboursement de deux emprunts obligataires à l’échéance et des investissements élevés en cours dans notre flotte et les actifs liés aux appareils ». Compte tenu du climat des affaires actuel et des plans d’investissement futurs du Groupe, il ne sera procédé à aucun versement de dividende à la société Investment Corporation of Dubai (ICD) au titre de l’exercice 2016-2017. Son Altesse le Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, PDG d’Emirates Airlines et du Groupe, a déclaré : « Emirates et dnata ont continué à dégager des bénéfices et ont poursuivi leur croissance, alors que l’exercice 2016-2017 a été l’un des plus difficiles que nous ayons connus. Nous avons, année après année, investi dans le renforcement de nos capacités commerciales et la notoriété de la marque et nous en cueillons aujourd’hui les fruits. Ces bases solides nous ont en effet permis de faire face aux événements déstabilisants qui ont pénalisé la demande de voyages au cours de l’exercice – du vote en faveur du Brexit aux défis liés à l’immigration en Europe et aux attentats terroristes, des nouvelles réglementations impactant les voyages aériens vers les États-Unis à la dévaluation des monnaies et au problème du rapatriement de fonds dans certaines régions d’Afrique, sans parler de l’effet par ricochet de l’atonie du secteur pétrolier et gazier sur la confiance des entreprises et la demande de voyages ». Le Cheikh Ahmed a ajouté : « Nous restons optimistes pour l’avenir de notre industrie, tout en étant conscients de la persistance de difficultés au cours de l’année à venir avec un climat hyperconcurrentiel entraînant une érosion des rendements pour la compagnie et la volatilité sur de nombreux marchés impactant les flux de passagers et la demande de voyages ». L’effectif du Groupe dans ses 80 filiales et sociétés a augmenté de 11% à plus de 105.000 personnes de plus de 160 nationalités différentes. Rappelons que pour l’exercice 2017-2018, Emirates Airlines a annoncé de nouvelles liaisons vers Phnom Penh au Cambodge et Zagreb en Croatie, outre des augmentations de capacités vers des destinations déjà desservies.