Emirates Airlines a pris livraison de 35 nouveaux avions, le chiffre le plus élevé jamais enregistré au cours d’un exercice, dont 19 Airbus A380 et 16 Boeing 777-300ER. Sur la même période, 27 appareils plus anciens ont été retirés du service, portant l’ensemble de la flotte à 259 avions au 31 mars 2017. Ce remaniement de la flotte, qui concerne 62 appareils, est « le programme le plus important que nous ayons mené à bien au cours d’une année ». L’âge moyen de la flotte d’Emirates a ainsi été considérablement abaissé à 63 mois contre 74 mois l’année dernière et 140 mois pour la moyenne du secteur. Pour financer la croissance de sa flotte, eu égard à la livraison record de nouveaux appareils au cours de l’exercice, Emirates a levé un montant de 7,9 milliards USD « en recourant à plusieurs structures de financement ». Emirates a continué à s’adresser au marché japonais dans le cadre de deux opérations : le Japanese Operating Lease ou JOL (contrat de location-exploitation japonais) et le Japanese Operating Lease with a Call Option ou JOLCO (contrat de location-exploitation japonais avec option d’achat) à la fois pour l’A380 et le 777-300ER. La compagnie a également fait davantage appel à une base diversifiée d’investisseurs institutionnels et de banques, notamment en Corée du Sud, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne. De plus et compte tenu de l’interruption de l’aide accordée par l’Agence de crédit à l’exportation (Export Credit Agency ou ECA), Emirates a réussi à structurer un mécanisme commercial innovant de prêt relais d’un montant de 1,2 milliard USD auprès d’institutionnels américains et chinois. Ces opérations, qui s’inscrivent dans le cadre de la stratégie d’Emirates visant à diversifier les sources de financement, témoignent de la bonne santé financière du Groupe et de la confiance des investisseurs dans le modèle économique de la compagnie.
Les charges d’exploitation totales ont augmenté de 8% par rapport à l’exercice 2015-2016. Le prix moyen du carburant a légèrement baissé au cours de l’exercice ; mais en raison d’une augmentation de 8% des quantités embarquées, parallèlement à l’accroissement des capacités, la facture de kérosène de la compagnie s’est alourdie de 6% par rapport à l’année dernière à 5,7 milliards USD (le carburant représente désormais 25% des charges d’exploitation, contre 26% en 2015-2016, mais il reste le premier poste de coûts de la compagnie).
Les avoirs de trésorerie d’Emirates Airlines s’établissaient, à la clôture de l’exercice à 4,3 milliards USD, soit « un excellent niveau ». La compagnie a continué d’investir dans le renouvellement des produits et services « pour mieux répondre à l’évolution des besoins des clients » : elle a dévoilé son bar-lounge à bord de l’A380, qui entrera en service en juillet 2017, et a annoncé la conclusion d’un contrat très important de plusieurs millions de dollars avec Thales, portant sur l’installation du système AVANT de divertissement en vol sur sa future flotte de Boeing 777X. Parmi les autres initiatives clés en 2016-2017, il convient de citer : la rénovation pour un montant de 11 millions USD de son salon (Concourse B) à l’aéroport international de Dubaï ; l’ouverture d’un nouveau salon Emirates au Cap et l’introduction de nouveaux kits de confort à bord pour les passagers toutes classes confondues, dont des couvertures durables en Classe Économique réalisées à 100 % à partir de bouteilles en plastique recyclé et utilisant la technologie brevetée ecoTHREAD.
Emirates SkyCargo continue de jouer un rôle à part entière dans la croissance de l’activité de la compagnie aérienne, en contribuant à 13% du chiffre d’affaires total de cette dernière dans le transport. Sur un marché du fret aérien qui reste difficile et se caractérise par une évolution rapide de la structure de la demande, la division de fret d’Emirates a publié un chiffre d’affaires de 2,9 milliards USD, en baisse de 5% par rapport à l’exercice précédent, tandis que les volumes transportés ont progressé de 3% à 2,6 millions de tonnes. Cette année, le rendement du fret mesuré en tonnes-kilomètres (FTKM) a diminué de 8%, reflétant la forte tendance à la baisse, observée dans l’ensemble du secteur, ainsi que la dépréciation des principales monnaies face au dollar US. La flotte totale d’avions-cargos Emirates SkyCargo est restée inchangée à 15 appareils : 13 Boeing 777F et deux Boeing 747-400F. Outre les capacités de fret dans la soute ventrale des appareils de passagers desservant les nouvelles destinations de la compagnie, Emirates SkyFret a lancé de nouveaux services de transport de marchandises vers Phnom Penh (Cambodge), ainsi que de nouvelles liaisons Dubaï-Oslo et Delhi-Hong Kong. En 2016-2017, Emirates SkyCargo a inauguré Emirates SkyPharma, une installation de 4 000 m², spécialement conçue pour le transport sécurisé et dans le respect des délais de produits pharmaceutiques thermosensibles, à l’aéroport international de Dubaï ; la société a également lancé White Cover Advanced, une solution de protection dédiée au fret thermosensible.
La division Hôtellerie d’Emirates a enregistré un chiffre d’affaires de 738 millions AED (201 millions USD), en hausse de 5 % par rapport à l’exercice précédent, sur un marché très compétitif principalement aux Émirats arabes unis. En 58 ans d’existence, l’exercice 2016-2017 fut le plus rentable de l’histoire de dnata, qui enregistre pour la première fois un bénéfice supérieur à 330 millions USD. Sur la base des solides résultats de l’année précédente, le chiffre d’affaires de dnata s’est inscrit à 3,3 milliards USD, en hausse de 15%. Les activités internationales de dnata représentent aujourd’hui 66% de son chiffre d’affaires.
Le bénéfice du Groupe Emirates, tel qu’il ressort du Rapport annuel 2016-2017, s’inscrit à 670 millions USD pour l’exercice clos le 31 mars 2017, en baisse de 70% par rapport au bénéfice record de l’année précédente. Le chiffre d’affaires du Groupe ressort à 25,8 milliards USD, en progression de 2% par rapport à l’exercice précédent, tandis que la trésorerie du Groupe s’est repliée de 19% à 5,2 milliards USD, « principalement en raison du remboursement de deux emprunts obligataires à l’échéance et des investissements élevés en cours dans notre flotte et les actifs liés aux appareils ». Compte tenu du climat des affaires actuel et des plans d’investissement futurs du Groupe, il ne sera procédé à aucun versement de dividende à la société Investment Corporation of Dubai (ICD) au titre de l’exercice 2016-2017. Son Altesse le Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, PDG d’Emirates Airlines et du Groupe, a déclaré : « Emirates et dnata ont continué à dégager des bénéfices et ont poursuivi leur croissance, alors que l’exercice 2016-2017 a été l’un des plus difficiles que nous ayons connus. Nous avons, année après année, investi dans le renforcement de nos capacités commerciales et la notoriété de la marque et nous en cueillons aujourd’hui les fruits. Ces bases solides nous ont en effet permis de faire face aux événements déstabilisants qui ont pénalisé la demande de voyages au cours de l’exercice – du vote en faveur du Brexit aux défis liés à l’immigration en Europe et aux attentats terroristes, des nouvelles réglementations impactant les voyages aériens vers les États-Unis à la dévaluation des monnaies et au problème du rapatriement de fonds dans certaines régions d’Afrique, sans parler de l’effet par ricochet de l’atonie du secteur pétrolier et gazier sur la confiance des entreprises et la demande de voyages ». Le Cheikh Ahmed a ajouté : « Nous restons optimistes pour l’avenir de notre industrie, tout en étant conscients de la persistance de difficultés au cours de l’année à venir avec un climat hyperconcurrentiel entraînant une érosion des rendements pour la compagnie et la volatilité sur de nombreux marchés impactant les flux de passagers et la demande de voyages ». L’effectif du Groupe dans ses 80 filiales et sociétés a augmenté de 11% à plus de 105.000 personnes de plus de 160 nationalités différentes.
Rappelons que pour l’exercice 2017-2018, Emirates Airlines a annoncé de nouvelles liaisons vers Phnom Penh au Cambodge et Zagreb en Croatie, outre des augmentations de capacités vers des destinations déjà desservies.
Nico777 a commenté :
12 mai 2017 - 13 h 18 min
Parfait!!!
Hclaudepie a commenté :
12 mai 2017 - 14 h 19 min
On se demande si vous avez bien lu l’article…
Nico777 a commenté :
12 mai 2017 - 16 h 03 min
Résultat net de 340 millions de dollars (-82%)
Ça me suffit.
Jitensha a commenté :
12 mai 2017 - 16 h 02 min
-82% de RO pour EK, alors là, je m’incline: la démesure, donc dans les deux sens, reste bien l’adage de Dubai!
Olivier a commenté :
12 mai 2017 - 16 h 29 min
C’est le yield qui est en cause. Beaucoup de lignes ont un très bon remplissage mais un yield parfois catastrophique. Un homme d’affaire Japonnais ou Allemand ne perdra jamais 3 heures de son temps en pleine nuit pour faire un Munich-Tokyo ou Düsseldorf-Séoul.
Heureusement que le cargo transporté dans les 77W vient un peu compenser tout cela.
Pet a commenté :
12 mai 2017 - 17 h 20 min
Oh la la ! À asséner de telles évidences vous risquez de vous faire harponner par les groupies du dioutifri ouvrrt la nuit et par les aficionados de la “promenade pour se dégourdir les jambes” durant l’obligatoire Stop de Nuit.
J’oubliais: il faudra ajouter à cette liste, la pléiade de ceux qui continuent de croire qu’un vol direct demeure plus cher, faute de cliquer à bon escient.
gauk a commenté :
12 mai 2017 - 18 h 29 min
En effet, les prix ont baissés et c’est grâce à eux justement !
Sinon, la qualité de service sur les GS est bien meilleure (surtout qu’avec eux, sur un Paris – Asie, on a le droit à 2 repas + 2 encas chauds contre 2 repas sur un vol direct) : trousse de confort, et avions parfois plus petits (pas mal d’A330 sur QR et EY).
Nico777 a commenté :
12 mai 2017 - 16 h 51 min
Une banqueroute serait parfaite.
Filoustyle a commenté :
12 mai 2017 - 18 h 03 min
Quand Emirates sera en banqueroute il y a bien longtemps que l’on parlera de air France au passé comme aujourd’hui on parle de air liberté,air littoral, air Inter’ UTA etc etc……
Filoustyle a commenté :
12 mai 2017 - 18 h 05 min
Quand Emirates sera en banqueroute il y a bien longtemps que l’on parlera de air France au passé comme aujourd’hui on parle de air liberté,air littoral, air Inter’ UTA etc etc……
À moins que Emirates ou Etihad rachéte Air France et qu’ils en garde la marque ?
Justin Fair a commenté :
12 mai 2017 - 17 h 52 min
Article dans “Les Échos”du 12-13 mai:
“AERIEN: Emirates moins rentable qu’Air France-KLM” //p.16
!!!! ?