Un tribunal administratif a confirmé hier le licenciement d’un délégué syndical CGT impliqué dans les violences d’octobre 2015 autour du CCE de la compagnie aérienne Air France. Vincent Martinez, magasinier à l’époque des faits, avait été licencié en 2015 après avoir été accusé d’avoir participé aux violences autour du comité central d'entreprise d’Air France, lors desquelles le DRH de compagnie nationale française Xavier Brosetta et le responsable du long-courrier Pierre Plissonnier avaient eu la chemise arrachée par des manifestants. Le tribunal administratif de Montreuil a confirmé le 14 juin 2017 ce licenciement, se fondant notamment sur l'examen de la vidéo des événements. Selon le jugement consulté par Le Parisien, le tribunal a relevé que le délégué syndical « s'était livré délibérément à un acte de violence en poussant l'agent de sécurité qui protégeait la fuite d'un des cadres de la société victime d'agressions physiques perpétrées à son encontre par les manifestants, jusqu'à le bousculer et le faire tomber, entraînant la chute des deux autres personnes qui s'enfuyaient ». Un acte qui constitue « une faute d'une gravité suffisante de nature à justifier son licenciement disciplinaire ». L'avocate de M. Martinez, Me Lilia Mhissen, n'a pu être jointe hier par le quotidien pour commenter cette décision. Rappelons que l’ex magasinier avait été licencié peu après l'incident, mais en janvier 2016 l’Inspection du travail avait mis son veto au licenciement faute de preuve matérielle. En aout suivant, le ministère du Travail avait décider de valider la procédure, Myriam El Khomri jugeant que « la faute reprochée est d’une gravité suffisante pour justifier le licenciement du salarié protégé ». Cette décision était alors présentée comme « cohérente avec le licenciement des quatre autres salariés impliqués dans le même dossier, qui ne bénéficient d’aucun mandat syndical et dont le cas n’est donc pas soumis à l’autorisation de l’inspection du travail ». Vincent Martinez avait alors saisi le tribunal administratif, qui vient donc de lui donner tort. Côté pénal, le délégué syndical a d’autre part été condamné en septembre dernier à trois mois de prison avec sursis pour violences, trois autres membres de la CGT recevant également des peines avec sursis – et sans inscription au cachet judiciaire. Air France avait obtenu l’euro symbolique de dédommagement. La Cour d’appel jugera ce cas en mars prochain. Les incidents autour du CCE d’octobre 2015 s’étaient déroulés alors qu’Air France venait de confirmer la restructuration de son réseau long-courrier, avec baisse de capacité de 10% entre 2015 et 2017, fermeture de 5 lignes et suppression de 2900 postes (dont environ 300 pilotes, 900 Personnel Navigants Commerciaux et 1700 employés au sol). Et ce dans le cadre du plan Perform 2020, aujourd’hui abandonné au profit de Trust Together.