Publié le 1 mai 2024 à 00h03
Airbus adopte les boites noires éjectables
Publié le 22 juin 2017 à 12h00 par François Duclos
Airbus a annoncé un accord avec Leonardo DRS et L3 Technologies pour déployer des boîtes noires éjectables sur sa flotte long-courrier, à commencer en 2019 par l’A350, et à plus long terme de nouveaux systèmes sur l’ensemble de sa gamme.
Localiser un avion après son crash n’est pas forcément facile, comme l’ont prouvé les accidents en pleine mer des vols AF447 d’Air France et MH370 de Malaysia Airlines. Le 21 janvier 2017 lors du Salon du Bourget, l’avionneur européen a annoncé l’installation dès 2019 de deux nouveaux appareils remplaçant les habituelles boîtes noires. L’ADFR (Automatic Deployable Flight Recorder, enregistreur de vol au déploiement automatique) dans ses A350 et les A380, A330 et A321LR. L’avionneur précise que cet ADFR rassemblera en un seul appareil l’enregistreur des données de vol (FDR) et celui des voix du cockpit (CVR), et sera capable de conserver 25 heures d’enregistrement. Conçu pour flotter, il sera installé dans la dérive verticale de l’appareil et équipé d’un ELT (Emergency Location Transmitter, balise d’urgence) permettant aux sauveteurs de localiser rapidement l’épave et les enregistreurs de vol. L’autre version de l’appareil (CVDR, Cockpit Voice and Data Recorder) sera similaire dans sa conception, mais installée à demeure dans la baie avionique à l’avant des avions.
Airbus souligne que ce principe offre une nouvelle possibilité pour les compagnies aériennes : le déploiement automatique « en cas de déformation structurelle significative ou de submersion dans l’eau ». L’ADFR concernera plus particulièrement celles opérant des vols long-courrier au-dessus de zones peu habitées ou des océans. Les monocouloirs de la famille A320 seront eux équipés de deux CVDR, afin d’augmenter la redondance de ces systèmes de sécurité ; les avions actuels n’ont qu’un CVR et un FDR. L'unité ADFR ainsi que son système d'éjection mécanique seront conçus et fabriqués par DRS Technologies Canada Ltd. (une société Leonardo DRS), et intégrés par L3 en partenariat avec l'ingénierie Cross-Program d'Airbus
Charles Champion, VP exécutif de l'ingénierie chez Airbus Commercial Aircraft, a déclaré : « Airbus, avec L3 Technologies et Leonardo DRS, est très heureux d’être à la pointe de l'industrie aéronautique commerciale avec l’intégration dans ses avions de ce nouvel enregistreur de données déployable et capable d’enregistrer pendant 25 heures ». Si l’A350 sera le premier à intégrer l’ADFR, l’ensemble de la gamme Airbus bénéficiera à plus long terme du CVDR. « L3 Technologies est extrêmement fier d'être le partenaire de choix pour Airbus pour cette nouvelle innovation technologique, permettant une récupération rapide des enregistreurs de vol et contribuant à une sécurité accrue dans les voyages aériens », a ajouté Kris Ganase, président de L3 Aviation Products Sector. « Ce système combiné fixe et déployable est un exemple de la technologie qui a fait de L3 l'un des principaux fournisseurs d'enregistreurs de vol chez les compagnies aériennes et les équipementiers depuis plusieurs décennies ». « DRS Leonardo est ravi de fournir sa technologie ADFR à L3 et à Airbus », a de son côté souligné Martin Munro, VP et directeur général de son usine de fabrication au Canada ; « l'incorporation d'un système d'enregistrement déployable prend en charge les dernières exigences de l'OACI pour faciliter l'identification et l'emplacement d'un avion écrasé, tout en permettant la récupération rapide des données de l'enregistreur de vol ».
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forza a commenté :
22 juin 2017 - 15 h 43 min
Bon, cela semble un bon principe.
Par contre niveau redondance sur les longs courriers, avoir une seule boite qui recorde Data et voix, je trouve ça pas terrible.
Si jamais la boite est endommagée, l’enquête sera très compliquée.
Regrettable également que l’on n’incorpore pas de la video du cockpit. Aujourd’hui la compression video très efficace, permettrait de recorder assez simplement des boucles de 30 mn sans prendre beaucoup d’espace de stockage.
Je suis convaincu que les images des instrument par exemple, permettrait de faciliter les investigations lors des enquêtes
Shôgun a commenté :
22 juin 2017 - 16 h 01 min
Merci de bien vouloir enregistrer que le verbe “recorder” , tel que vous l’employez ici, ne veut strictement rien dire. Let’s speak french, por favor.
forza a commenté :
22 juin 2017 - 16 h 43 min
Vouis bon, je vais voir pour faire un effort maître Capelo
A350-900ULR a commenté :
22 juin 2017 - 23 h 46 min
Il y’aura bien 2 boites sur les long ADFR et CVDR
qui enregistrent les mêmes données mais placés à deux endroits différents et le premier peut se détacher de la carlingue. Donc 2 chances d’avoir toutes les infos.
Sur 320 il y’aura 2 CVDR non détachables.
FlyingDrien a commenté :
22 juin 2017 - 17 h 53 min
Pour répondre à un commentaire sur l’enregistrement vidéo du cockpit, je ne pense pas que ce soit une si bonne idée que ça, d’une part par ce que ces événements ne sont pas si fréquent que ça et cela fait Un systèmes supplémentaire qui a une probabilité non nulle de tomber en panne et de rajouter du poids pour finalement peu d’avantages. D’autre part, filmer les pilotes en permanence ne paraît pas Si moral que ça, vous aimeriez vous être surveillés en permanence sur votre lieu de travail ?
HMH a commenté :
23 juin 2017 - 7 h 03 min
Ou est le problème ?
Dans la vie courante, vous êtes filmés en permanence que ce soit à proximité ou a l’intérieur de et non exhaustivement aéroports, banques, usines, supermarchés, stations service ou tout simplement sur la route et dans les villes et villages.
Justin Fair a commenté :
23 juin 2017 - 8 h 17 min
Le problème n’est pas d’être filmé en permanence ( et que doit-on filmer, le tableau de bord seulement, l’équipage, l’ensemble du cockpit…?) mais l’utilisation qui est faite des images… Une pression psychologique supplémentaire sur des dizaines de milliers d’équipages pour pas grand-chose de plus que ADFR + CDVR avec des enregistrements bien pensés. Le mieux peut être l’ennemi du bien !
forza a commenté :
23 juin 2017 - 9 h 32 min
Alors pour répondre au poids, aujourd’hui les cameras, sont très legere et intégre les système de codage pour quelques centaines de grammes. Je ne pense donc pas (même en rajoutant des disque de sauvagarde) que cela rajoute plus de quelque kilos.
Filmer quoi ? ca reste a définir, mais ca ne pourrait être que les instruments par exemple effectivement.
La pression en plus que cela apporterait ? je pense que l’enregistrement des voix et des données est déjà suffisant pour cela. Les pilotes ont consciences qu’ils seront scrutés si un incidents (même mineur) a eu lieu. Il ne faut pas être naifs.
Justin Fair a commenté :
23 juin 2017 - 13 h 23 min
Ce n’est pas en cas d’incident même mineur que cela pose problème, dans ce cas tous les pilotes sont d’accord. Etre enregistré est une chose, être filmé en est une autre…Il est sûr que les syndicats vont demander la mise en place de garde-fous. Déjà que les transcriptions de CVR se retrouvent dans les médias et réseaux sociaux dans les premiers jours qui suivent un accident…
viktor ugo a commenté :
23 juin 2017 - 16 h 27 min
Je suppose que tu n’es pas pilote pour te demander où serait le “problème” d’être filmé en permanence! Qui souhaiterait être des heures durant être potentiellement observé pdt son travail. Je n’ai aucun doute quant au fait que cela se fera dans le futur et que ça deviendra une SOP. D’autre part, qui serait “autorisé” à le faire? Un RH en pleine insomnie, qui irait voir ce que font/disent les pilotes sur le JFK, NRT ou autres vols? Quant à légiférer sur qui et quand on pourrait visionner les vols filmés, sachez que si chez AF, LH ou BA cela est respecte, dans la majorité des cies asiatiques, incluant le golf, cela est avant tout employé pour brimer/punir les pilotes.
Loin d’être parano, si tu n’as pas eu l’occasion de voler en dehors de Majors Européens, crois-moi !
Justin Fair a commenté :
23 juin 2017 - 18 h 58 min
En effet, cela se fera certainement, pas sans réaction des syndicats, et au final, je ne suis pas certain que la sécurité y gagnera de façon significative même si la compréhension de certains accidents pourra s’en trouver facilitée… Le métier y perdra beaucoup en agrément ce qu’il faudra compenser d’une façon ou d’une autre, tant qu’il y aura des pilotes humains dans les cockpits.