La compagnie aérienne Air Canada n’a pas été autorisée à ouvrir une liaison directe entre Montréal et Beyrouth, le gouvernement canadien citant des raisons de sécurité nationale. Un des ses Airbus A320 a créé beaucoup d’émoi en « visant » un taxiway plutôt que la piste à son arrivée à San Francisco, avant de se poser sans problème après un go-around. Le Liban n’aura pas sa première ligne directe vers l’Amérique du nord : le gouvernement canadien a refusé à sa compagnie nationale le droit d’ouvrir une nouvelle liaison entre sa base à Montréal-Pierre Elliot Trudeau et l’aéroport de Beyrouth-Rafic Hariri. Le VP Global Sales d’Air Canada Duncan Bureau a rendu publique la nouvelle sur les réseaux sociaux le 11 juillet 2017, parlant d’une « immense déception pour nous comme pour la communauté libanaise ici », communauté qui compterait 190.000 Canadiens d’origine libanaise dont 70.000 au seul Québec, et plus de 81.000 immigrants (statistiques de 2006). Le ministre fédéral des Transports Marc Garneau a confirmé dans La Presse que « les vols directs entre le Canada et le Liban ne sont pas autorisés en ce moment pour des raisons de sécurité nationale », ajoutant que les passagers « peuvent voyager sur des vols de correspondance ». La porte-parole d’Air Canada indique dans le même journal qu’il n’y aura « aucun autre commentaire pour le moment » sur la décision apparemment annoncée la semaine dernière à la compagnie. La compagnie de Star Alliance avait déjà essayé de lancer des vols directs vers Beyrouth en 2003, mais Ottawa avait retiré son autorisation quelques jours avant l’inauguration des vols. Le mois dernier, le PDG d’Air Canada Calin Rovinescu assurait dans La Presse que « oui, c’est certain que c’est en haut de la liste (des destinations à ajouter). On reçoit énormément de pression de la communauté libanaise, c’est un marché qu’on aimerait desservir, il est déjà desservi par Lufthansa, Air France, British Airways, Emirates (…). C’est un des marchés les plus importants qui ne sont pas desservis ». Toujours en juin, des rumeurs venues de Middle East Airlines faisaient état d’une annonce positive imminente : la compagnie nationale libanaise expliquait dans l’Orient-Le Jour que des négociations sur un partage de codes étaient en cours. A l’aéroport de San Francisco, un Airbus A320 d’Air Canada arrivant de Toronto peu avant minuit avec 135 passagers et cinq membres d’équipages à bord, a été forcé d’effectuer un go-around avant de se poser 15 minutes plus tard. La raison selon le Bureau de la sécurité des transports canadiens : les pilotes du vol AC579 ont demandé à la tour de contrôle si la piste était bien libre, alors qu’ils y voyaient des lumières d’avion. La tour a répondu par l’affirmative mais un autre pilote au sol a averti les contrôleurs que l’A320 semblait prendre la mauvaise direction, celle du taxiway ; un go-around a été ordonné, sans plus de conséquence. Les déclarations qui ont accompagné l’incident ont provoqué des gros titres sur une catastrophe évitée de justesse, quatre avions étant sur le taxiway à cet instant (trois de United Airlines et un de Philippine Airlines) : il a été « estimé » que l’avion d’Air Canada serait passé à 100 pieds au-dessus des deux premiers, à environ 200 pieds du troisième et à 300 pieds au dessus du quatrième, avec une distance de séparation horizontale descendant à 29 pieds - sans que personne n’explique ces nombres. Le NTSB a ouvert une enquête tout comme Air Canada.