Un tribunal de grande instance de Créteil (Val-de-Marne) a reconnu coupable vendredi, un pilote de 49 ans de la low cost easyJet de « mise en danger d’autrui ». Il avait consommé de l’ecstasy la veille de piloter un avion de sa compagnie.

L’homme, un ancien trader, reconverti en pilote d’A320 pour easyJet, avait appelé sa dealeuse dont il ne savait pas que la police l’avait mise sur écoute. Evoquant sa dernière prise d’ecstasy la veille d’un vol dont il avait la charge avec atterrissage sur Orly, il s’inquiètait de ses effets : « J’avais des petites sueurs. (…) Je me suis pas senti très bien, j’ai fait n’importe quoi sur une approche ». Evidemment, de telles paroles de la part d’un pilote ont interpellé les enquêteurs…

Retour au tribunal de Créteil : « J’étais persuadé que les effets secondaires seraient limités à deux heures après la prise », s’est -il défendu. Il a surtout avoué sa consommation régulière « lors de nuits parisiennes » de différentes drogues, cocaïne, ecstasy, MDMA, cannabis… « depuis un an et demi environ ». A la barre, il plaide pour « une erreur inexcusable », tout en affirmant que lorsqu’il en consommait, il laissait passer « deux ou trois jours » avant de piloter.

« L'écoute démontre que c'est la première fois qu'il ressent des effets en vol, qu'il s'inquiète et qu'il est prêt à en tirer les conséquences », a plaidé son avocate, Soraya Nouar. La procureure a de son côté été très explicite : « Physiquement, vous n’êtes pas aussi bon qu’un pilote qui n’aurait rien consommé. C’est une réalité, ça s’appelle l’addiction. Vous étiez en train de sombrer et il était temps que ça s’arrête ». « J'ai pris la pleine mesure de tout ça en arrêtant toute consommation », a fait remarquer l’accusé qui dit se faire suivre pour son addiction.

Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis, alors que le parquet réclamait moins (8 mois). Il a aussi été interdit définitivement d’exercer son métier de pilote. Les  quatre membres de ce réseau de cocaïne, également jugés, ont écopé de peines allant de six mois avec sursis à trois ans ferme. Dans un communiqué, la compagnie low cost orange a affirmé que le pilote n'avait « plus opéré de vol » depuis le début de l'enquête et que « des procédures disciplinaires sont en cours ». Elle précise également qu’il avait toujours volé « sous la direction d'un commandant de bord expérimenté » et que tous les pilotes sont « soumis à des bilans médicaux réguliers et complets ».