La compagnie aérienne Alitalia a enregistré une perte nette de 20,9 millions d’euros pendant les quatre mois passés sous tutelle du gouvernement, mais avec un EBITDA à +73,9 millions d’euros. Entre juin et octobre 2017, la compagnie nationale italienne a enregistré un revenu de total 1,432 milliard d’euros, sont 1,232 pour la seule activité transport de passagers. Le résultat net s’affiche à -31,286 millions d’euros, et à -20,857 millions si l’on exclue les intérêts sur les prêts accordés par le gouvernement. Alitalia disposait au 31 octobre d’une trésorerie de 845 millions d’euros ; elle souligne que tous ces nombres ne tiennent pas compte des dépôts payés à l’IATA (118 millions d’euros) et aux banques comme hedging (29 millions d’euros). Luigi Gubitosi, l’un des trois commissaires nommés par le gouvernement en mai dernier pour restructurer ou revendre la compagnie en faillite, expliquait lundi qu’il s’attendait à une hausse de 1% à 1,5% du chiffre d’affaires d’Alitalia cette année, après trois années de baisse consécutives, grâce en particulier aux performances du long-courrier. Il reconnaissait en revanche qu’elle perdait du terrain sur le marché intérieur. Rappelons que la compagnie de l’alliance SkyTeam, qui a accumulé les pertes ces dernières années en particulier face à la concurrence des low cost, a été placée sous tutelle le 2 mai 2017 sur demande des actionnaires dont Etihad Airways, suite au rejet par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1700 suppressions d'emploi. La date butoir pour sa cession a été reportée au 30 avril 2018. Sept offres ont été officiellement déposées, dont celle de Lufthansa à hauteur de 250 millions d’euros pour une partie des actifs ; « pas assez », a répondu en substance le ministre italien des transports Graziano Delrio, qui préfère « attendre un plan de développement et non de souffrance pour les travailleurs ». Il a aussi affirmé que la crise d’Alitalia est due « à des erreurs managériales, pas à un marché en pleine expansion ».