La compagnie aérienne Darwin Airline SA s’est vue retirer son certificat de transporteur aérien mardi, 24 heures après s’être placée sous protection contre les créanciers. Basée à l’aéroport de Lugano, la compagnie suisse opérant sous le nom Adria Airways Switzerland a annoncé le 28 novembre 2017 que son AOC avait été « suspendu temporairement par l’Office fédéral de l’aviation civile » (OFAC), entrainant l’arrêt immédiat de tous ses vols. Darwin Airline SA précise dans un bref communiqué qu’elle « travaille à une solution permettant une reprise rapide des vols » entre sa base et les aéroports de Genève et Rome, les seules liaisons encore proposées. Elle avait annoncé lundi sa décision d'engager une procédure de réorganisation selon les règles de l'insolvabilité (Nachlassstundung, sursis concordaire) du droit suisse, l’équivalent du Chapter 11 américain. Elle justifiait alors cette décision par les « impacts défavorables sur le marché » de deux autres compagnies aériennes en faillite, Alitalia et Air Berlin, suite au démarrage d'un processus de restructuration « prometteur » avec son nouveau propriétaire, le fonds luxembourgeois 4K Invest qui a confié la gestion à la Slovène Adria Airways. Et elle annonçait déjà pour la fin décembre la fermeture de ses deux routes. De son côté, l’OFAC souligne n’avoir pas été informée à l’avance de la démarche de Darwin Airline, « alors même qu’il était en contact régulier avec la compagnie au vu de la situation financière de cette dernière ». Conformément à une « décision précédente contraignante » (en l’occurrence SkyWork, qui avait dû suspendre ses vols pour trois jours au début novembre), l’office explique que l’autorisation d’exploitation est « automatiquement frappée de caducité ». Il restituera son autorisation d’exploitation à la compagnie aérienne si celle-ci parvient à démontrer qu’elle satisfait de nouveau les exigences financières requises. Mais comme la suspension de l’AOC concerne uniquement selon l'OFAC « la validité de l’autorisation d’exploitation », Darwin Airlines SA reste toujours autorisée « pour l’instant » à effectuer des vols pour le compte d’autres compagnies aériennes. Soit justement la stratégie annoncée lundi par le transporteur suisse, qui a développé une solution « pour sauver autant de postes de travail possible » basée entre autres sur sa transformation en fournisseur d’équipages, pilotes et personnel de cabine ; elle offrira aussi des services de maintenance, qui avec le maintien de ses vols sous AOC F7 devraient nécessiter « entre 100 et 120 employés ». Darwin Airline SA veut croire que ces mesures fourniront une base « pour la continuation de son activité commerciale et ses opérations futures ». Darwin Airlines dispose d’une flotte de six Saab 2000 de 50 sièges et quatre ATR-72-500 de 68 sièges.