C’est un mauvais coup à l’orée de la nouvelle année 2018 pour Corsair International : les autorités malgaches remettent en cause l’existence de sa ligne entre Saint-Denis de la Réunion et Antananarivo à Madagascar.

A l’occasion d’une rencontre avec la presse, Ralava Beboarimisa, ministre du Transport malgache, a révélé l’existence d’une décision d’interdiction pour Corsair International  d’exploiter la ligne Anta­nanarivo – La Réunion. « Corsair ne peut plus vendre cette destination », a-t-il explicité dans des propos rapportés par L’Express de Madagascar.

La décision n’est pas étrangère au contexte aéronautique dans l’Océan indien, avec notamment le partenariat stratégique entre les compagnies aériennes Air Madagascar et Air Austral, qui marque dans un même temps le démarrage du plan de transformation de la compagnie nationale malgache. Cette mesure s’apparente à du « protectionnisme » envers la compagnie malgache, explique le journal malgache, et donc par effet domino à aujourd’hui son partenaire Air Austral, notamment en raison des tarifs proposés par Corsair International, les plus bas du marché. Une simple simulation sur les différentes sites Internet des compagnies aériennes montre ainsi un aller simple à 146 euros dimanche 7 janvier entre Antananarivo-Ivato et Saint-Denis pour Corsair International contre 275 euros pour Air Madagascar et plus de 300 euros pour Air Austral.

Corsair, qui n’a pas commenté la décision, poursuit toujours aujourd’hui l’exploitation de cette ligne en Boeing 747-400 ouverte en avril dernier, à raison d’un vol par semaine et qui possède un taux moyen de remplissage de 87% . Présente depuis 20 ans sur ce marché malgache, elle a aussi choisi de délocaliser son service de call center à Antananarivo, prouvant son ambition de s’y implanter de façon durable.

A noter encore son agressivité actuelle avec les tarifs affichés sur son site Internet, soit pour des vols en promo Paris-La Réunion aller-retour à moins de 400 euros TTC, le Sénégal à 484 A/R, la Guadeloupe à 389 euros.