Le parquet a demandé vendredi dernier la relaxe pour Air France dans le procès que lui intentait la CGT pour avoir restreint le droit de grèves le 5 octobre 2015, jour devenu célèbre pour être l’épisode des « chemises arrachées »  chez Air France. Délibérations attendues le 23 mars prochain.

Deux membres de la CGT Air France, condamnés en novembre 2016 dans le procès des « chemises arrachées » demandé par Air France -le procès en appel est prévu en mars prochain- ont répliqué avec leur syndicat en assignant Air France en justice pour « immixtion dans un mouvement social », délit rarement sanctionné depuis sa création à la fin du 19e siècle. La CGT reprochait ainsi à deux sociétés prestataires de sécurité ce jour-là, d’avoir eu «pour mission d’empêcher le rassemblement» sur le parvis et de bloquer les accès au siège. Et ce faisant, Air France avait ainsi «porté atteinte au droit de grève». Cette mesure, en filigrane, aurait incidemment participé à porter à son paroxysme un climat déjà extrêmement tendu.

« Cette affaire n’est pas un écran de fumée: on est là parce qu’on considère que le droit de grève, qui est un principe constitutionnel, a été violé par Air France », a précisé vendredi Me. Lilia Mhissen, l’avocate des plaignants. Selon elle, « Air France a voulu faire échec à un piquet de grève et faire la police chez elle » en recrutant des agents de sécurité.

De son côté, la procureure a rappelé que la loi du 12 juillet 1883 établissait que le délit d’immixtion avait été adoptée « en réaction à l’expulsion violente d’employés grévistes dans une entreprise du Calvados par des vigiles ». Or, pour elle, Air France n’a pas voulu « empêché une action syndicale mais assurer la sécurité ». Ajoutant même « heureusement qu’Air France a pris de telles mesures », ce qui n’a pas été sans provoquer de visibles désaccords de la part de soutiens aux plaignants.

Délibérations le 23 mars.