Airbus rencontrera mercredi le conseil d’entreprise européen pour expliquer les réductions de cadences en vue pour les programmes A380 et A400M, et leur impact sur l’emploi. 3600 postes seraient concernés.

Le communiqué de l’avionneur européen ce 5 mars 2018 précise que lors de la rencontre de mercredi entre la direction et les représentants du European Works Council, « l’impact sur les effectifs » de ces réductions de cadence sera abordé. Sans plus de détails, puisqu’Airbus rappelle qu’il « suit une politique de d’abord discuter des problèmes d’emploi avec les partenaires avant toute annonce publique ». Et de « déplorer sincèrement que des fuites dans les médias », à l’origine d’une couverture médiatique « excessive des suppressions d’emplois supposées dans ses quatre pays fondateurs », ont « perturbé la procédure actuelle ». Airbus s’engage à gérer « toute implication sociale de manière responsable » ; de plus amples informations sur ses projets et considérations seront rendues publiques seulement à l’issue de cette première réunion. L’avionneur s’est aussi engagé à « gérer toutes les implications sociales de manière responsable », et a démontré à plusieurs reprises par le passé « sa capacité à trouver les meilleures solutions possibles pour ses employés ».

Des chiffres évoquant plus de 3600 emplois menacés de déplacement, voire de suppression en Europe, ont circulé sur les réseaux sociaux et dans la presse ce weekend. Selon La Dépêche, les sites français seraient relativement épargnés : « d’abord parce que le groupe a une grande capacité à gérer les conséquences de ces ajustements sur l’emploi », explique au quotidien un porte-parole à Toulouse, toute baisse de cadence pouvant être compensée par le «  redéploiement des personnels sur d’autres programmes » qui fonctionnent sans problème, comme les familles A320 et A350. Le problème serait plus compliqué en Allemagne (en particulier à Brême et Augsburg) et en Espagne (à Séville), plus tributaires des programmes A380 et A400M, mais la présence de nombreux intérimaires dans ces deux pays permettrait d’éviter « une conséquence sociale trop lourde ». La Grande-Bretagne, où l’ombre du Brexit pèse déjà sur plusieurs sites dont celui de Filton, est évoquée par le magazine Challenges.

Rappelons qu’Airbus a prévu de ralentir la production de l’A380 à 12 exemplaires en 2018, huit en 2019 et probablement six à partir de 2020 ; quinze A400M doivent être assemblés cette année, puis 11 en 2019 et 8 en 2020.