La compagnie aérienne Hawaiian Airlines s’est engagée à acheter dix Boeing 787-9 Dreamliner, avec des options pour dix autres, sans mentionner les Airbus A330-800 déjà commandés. Le patron du groupe IAG se dit de son côté prêt à acheter des A380 supplémentaires pour British Airways – à condition que l’avionneur face des efforts sur le prix « ridicule » du superjumbo.

Le communiqué du 6 mars 2018 de la compagnie basée à l’aéroport de Honolulu-Daniel K. Inouye précise qu’elle a signé une lettre d’intention (LOI) « non contraignante » avec Boeing portant sur dix 787-9 plus dix en option, livrables à partir du premier trimestre 2021. Un contrat de 6,4 milliards de dollars au prix catalogue si les options sont confirmées, et qui devrait être finalisé au deuxième trimestre de cette année. Hawaiian Airlines souligne qu’elle a choisi le 797-9 « dans le cadre d’un processus d’appel d’offres concurrentiel incluant l’A330-900 » : le Dreamliner « combine un excellent confort pour nos clients avec une performance opérationnelle fantastique, et nous permettra de continuer à moderniser notre flotte dans la prochaine décennie », a déclaré le PDG Peter Ingram, « il a plus de places assises que la flotte de gros-porteurs actuelle d’Hawaiian, ce qui nous permettra de continuer à tirer parti de notre croissance réussie en Asie ». Hawaiian Airlines ajoute que l’excellent rendement énergétique du Dreamliner fait du 787-9, qui sera équipé de moteurs General Electric GEnx, « un choix idéal pour les liaisons long-courrier en Asie-Pacifique et Amérique du Nord ». L’arrivée des Dreamliner doit aussi faire l’objet de négociations avec les syndicats de pilotes et de PNC.

« Nous étions dans la position enviable d’avoir à choisir entre deux avions exceptionnels pour le futur vaisseau-amiral de notre flotte », a expliqué Peter Ingram. Mais si le Dreamliner l’a emporté sur le plus gros des A330neo selon le communiqué, la commande existante d’A330-800 n’est pas mentionnée : les six exemplaires attendus (une des deux seules commandes pour ce modèle dans les carnets de commandes d’Airbus) devraient pourtant être annulés. Hawaiian Airlines les avait achetés en décembre 2014 pour des livraisons à partir de 2019, remplaçant déjà autant d’A350-800 dont la production avait été abandonnée par l’avionneur européen. L’A330-800 est entré en assemblage en octobre 2017, avec un vol inaugural prévu cette année ; les deux types d’A330neo sont assemblés sur la même FAL à Toulouse.

Hawaiian Airlines opère aujourd’hui huit 767-300ER et vingt 717, ainsi que vingt-quatre A330-200 et deux des 18 A321neo commandés ; les livraisons de ces derniers ont été retardées pour cause de problèmes avec les moteurs, P&W, forçant la compagnie à suspendre des routes. Elle dessert 28 aéroports dont onze internationaux avec plus de 250 vols quotidiens, dont 170 entre les îles de l’archipel.

Hawaiian prend du Dreamliner, l’A380 trop cher pour IAG 1 Air Journal

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En Grande Bretagne, le CEO du groupe IAG a de nouveau évoqué son désir de commander des Airbus A380 supplémentaires pour British Airways, mais « ne perdra pas dix secondes de son temps au vu des prix qu’il a constaté ». Hier à Bruxelles, Willie Walsh a déclaré être toujours « ouvert » aux propositions de l’avionneur, mais qu’il n’y a « pas de négociations – nous avons dit clairement à Airbus que s’ils veulent vendre des A380, ils doivent être agressifs sur les prix ». La compagnie nationale britannique a mis en service 12 superjumbos et « nous en sommes très satisfaits », souligne-t-il, « nous sommes probablement l’un des meilleurs exemples de comment utiliser l’A380 (…) qui fonctionne extrêmement bien dans notre réseau ». Mais les prix actuels (445,6 millions de dollars au catalogue) sont « inacceptables », et il demande à Airbus de faire de meilleures propositions. Willie Walsh a en outre répété être intéressé par les A380 d’occasion qui arrivent sur le marché : « si quelqu’un veut les vendre, nous sommes certainement prêts à écouter ». Le groupe avait déjà mentionné selon Flightglobal la possibilité de déployer des A380 chez Aer Lingus et Iberia, deux autres filiales du groupe.

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