Airbus pourrait effacer le nom CSeries de sa gamme au profit d’A200, une fois la prise de contrôle du programme de Bombardier finalisée.

Des sources anonymes mais proches du dossier interrogées par Skift ont cité A210 et A230 comme possibilités de nouveaux noms pour les CS100 et CS300 aujourd’hui commercialisés par l’avionneur canadien. Des appellations qui semblent logiques puisque les monocouloirs de Bombardier, de 100 à 150 sièges en configuration standard bi-classe, prennent place en-dessous de la famille A320 d’Airbus ; ce serait toutefois une grande première, les noms de tous les avions européens début par A3 (des premiers A300 à l’A350 et l’A380 aujourd’hui, en passant par les A330 et A340).

Pas de commentaire chez Airbus, et le porte-parole de Bombardier Simon Letendre, interrogé par Radio Canada, a déclaré que l’entreprise n’avait pas d’annonce à faire à ce sujet « pour l’instant », ajoutant que l’alliance avec Airbus allait apporter une « immense valeur » au programme. Le nom CSeries, annoncé en 2004, devait symboliser d’une part Canadair et d’autre part une différence avec le duopole Airbus/Boeing (et leurs initiales A et B).

Ce changement de nom pourrait être annoncé peu après finalisation de l’acquisition par Airbus d’une participation majoritaire dans CSALP (CSeries Aircraft Limited Partnership, qui assemble et vend la famille CSeries), avec 50,01% aux côtés de Bombardier (31%) et d’Investment Québec (19%, contre 62% et 38% respectivement aujourd’hui). Annoncé en octobre dernier, ce partenariat qui ne prévoit aucune contribution en espèces rassemble « la portée mondiale d’Airbus » avec la nouvelle famille d’avions de Bombardier, positionnant les deux partenaires pour « débloquer entièrement la valeur de la plateforme CSeries et créer une nouvelle valeur pour les clients, les fournisseurs, les employés et actionnaires ». Le siège social et la chaîne de montage primaire des CSeries, ainsi que les fonctions connexes, demeureront à Mirabel ; l’empreinte industrielle mondiale d’Airbus augmentera avec la FAL québécoise et la production additionnelle de CSeries dans une deuxième ligne d’assemblage final à Mobile en Alabama, où sont déjà assemblés les monocouloirs de la famille A320. Il y a deux semaines, le CEO de Bombardier Alain Bellemare reconnaissait que l’’intérêt des clients pour les CSeries « a augmenté de façon exponentielle depuis l’annonce de l’accord Airbus ».

Si l’information est confirmée, un CSeries sous livrée Airbus pourrait faire ses débuts au Salon de Farnborough en juillet. Les CS100 et CS300 ont accumulé à fin mars 343 commandes fermes. La compagnie de lancement du CS300, airBaltic, a accueilli mardi son millionième passager sur les avions canadiens, à bord d’un vol vers Paris ; elle a mis en service 8 des 20 exemplaires attendus, tous aménagés avec 145 sièges. Les CS300 sont également en service chez Korean Air et Swiss, cette dernière étant en outre le seul opérateur du CS100.

Airbus renommerait A200 les Bombardier CSeries 1 Air Journal