Le conflit entre la compagnie aérienne Air France et le syndicat SNPL sur les pilotes instructeurs devrait prendre fin, permettant enfin au 6eme Boeing 787-9 Dreamliner d’entrer en service après être resté cloué au sol pendant un mois. Pendant ce temps, la low cost Level vient de recevoir le premier des deux Airbus A330 qui seront basés à Paris-Orly.

Un texte sera présenté ce 28 avril 2018 aux représentants des pilotes de la compagnie nationale française selon Le Parisien, épisode d’un conflit apparu fin avril : le syndicat majoritaire chez les pilotes refusait de reconduire l’accord signé en 2016 sur le transfert des pilotes-instructeurs sur 777 vers les 787, le temps de permettre l’arrivée progressive d’instructeurs 787. Une reconduction en fait otage d’une négociation différente sur la sécurité des vols, le SNPL exigeant que la décision du « caractère acceptable ou pas d’un retour d’expérience sécurité des vols se fasse de manière paritaire entre la direction et le syndicat », selon le directeur général d’Air France Franck Terner pour qui cela pose un « problème de réglementation et d’exercice des responsabilités pour la direction ».

Même si un accord est trouvé, cela ne veut que le Dreamliner tout neuf va pouvoir entrer en service immédiatement : La Tribune expliquait il y a deux semaines qu’Air France a décidé de geler les certifications de type jusqu’en septembre, et qu’il faut de toute façon « « deux à trois mois » pour remettre l’avion en ligne, « le temps de le repositionner sur les réseaux et d’enclencher à nouveau les formations des pilotes ». Rappelons que ce conflit a déjà eu un impact sur les opérations de la compagnie de l’alliance SkyTeam : les rotations entre Paris-CDG et l’aéroport de Guangzhou-Baiyun sont passées en mai de cinq à trois par semaine, soit 40% de vols en moins, le remplacement du Dreamliner par un 777 limitant la diminution du nombre de places à 17% (Air France partage ses codes sur cette ligne avec China Southern Airlines, qui propose de son côté une rotation quotidienne en Airbus A330-200).

La possibilité d’une sous-location pendant trois mois du 787-9, probablement à Air Austral, devrait du coup disparaître. Les négociations avaient été lancées pour compenser un coût de leasing du Dreamliner estimé à un million de dollars par mois. L’appareil sera inspecté le 6 juin, avait confirmé la compagnie réunionnaise qui « étudie toutes les possibilités d’affrètement au cas où l’un de ses deux appareils devait être immobilisé » (un des deux 787-9 pourrait être concerné par les problèmes de moteurs Rolls Royce sur le dernier correctif des Trent 1000 ; les Dreamliner d’Air France sont équipés de moteurs General Electric GEnx).

Rappelons que la compagnie française déploie actuellement ses 787-9 sont aujourd’hui déployés vers Abidjan et Bamako, Bogota, Boston, Detroit, Montréal, Nairobi et Osaka ; un septième Dreamliner devrait intégrer sa flotte en novembre.

On retiendra qu’au moment où Air France connait des problèmes de flotte LC (et d’autres plus grave avec les syndicats qui viennent de mener 15 jours de grève depuis le 22 février), la low cost long-courrier Level vient de recevoir le premier de ses deux Airbus A330-200 qui seront basés à l’aéroport de Paris-Orly. La filiale du groupe IAG y lancera à partir de juillet quatre routes vers Montréal, Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et New York-JFK.