Le syndicat IALPA représentant des pilotes irlandais de la compagnie aérienne low cost Ryanair a accepté de rencontrer la direction, tout en laissant entendre que la grève programmée jeudi aura bien lieu. Et il menace d’organiser d’autres mouvements de un ou deux jours pendant les mois de juillet et août.

La spécialiste irlandaise du vol pas cher a proposé hier à Forsa (dont IALPA, Association irlandaise des pilotes de ligne, fait partie) une rencontre « mardi ou mercredi en terrain neutre », en l’occurrence l’aéroport de Dublin, afin d’éviter la grève « inutile » annoncée la semaine dernière. Proposition acceptée par le syndicat, qui a toutefois prévenu dans The Independent : « même si l’effet des actions syndicales sur les programmes de vol de jeudi reste inconnu, nous sommes déterminés à travailler pour résoudre la question en suspens d’un contrat d’ancienneté pour les pilotes de la compagnie aérienne ». Ryanair explique pourtant dans une lettre de son DRH Eddie Wilson que cette « 21eme invitation à une rencontre » fait suite à des propositions écrites sur « la reconnaissance des syndicats, les transferts entre bases, l’ancienneté et un système annualisé de congés », propositions qui n’ont « toujours pas reçu de réponse » de la part du syndicat. 

La low cost en profite pour publier une lettre d’IALPA datée du 25 juin, dix jours avant la clôture du scrutin des pilotes, et signée Evan Cullen, « un pilote d’Aer Lingus » selon elle : le courrier prévient la police qu’outre la demande d’autorisation pour une manifestation le 12 juillet à l’entrée de l’aéroport de Dublin (« la date n’est pas finalisée »), le syndicat prévient que d’autres manifestations « d’un ou deux jours » sont envisagées tout au long des mois de juillet et août. Preuve selon Ryanair que les plans « de certains pilotes d’Aer Lingus » pour désorganiser ses opérations, et le refus jusqu’à présent de Forsa de rencontrer la direction, sont bien à l’origine du conflit, et pas la compagnie.

Les passagers devraient connaitre dans la journée les mesures prises par Ryanair pour minimiser l’impact de la grève de jeudi sur le trafic. Ces mesures passeront entre autres par un appel aux pilotes en repos à se « porter volontaire », et à l’utilisation de pilotes basés hors d’Irlande – à l’image de ce qui s’était passé en Allemagne ou au Portugal durant les précédentes grèves. Seuls les pilotes engagés directement par Ryanair ont le droit de grève, pas les indépendants qui sont une large majorité parmi les 350 employés en Irlande.

Rappelons que les pilotes ne sont pas les seuls employés de la low cost à vouloir se mettre en grève : un appel à la grève pour 24 à 48 heures fin juillet a été lancé par des syndicats d’hôtesses de l’air et stewards en Belgique, au Portugal, en Italie et en Espagne.