Alors que Spirit Airlines poursuit sa restructuration sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, les pilotes de la compagnie viennent de ratifier un nouvel accord collectif modifié. Ce vote massif, à 82% en faveur, permet au transporteur ultra low-cost d’obtenir le soutien de son principal corps de métier pour franchir une étape décisive vers sa survie.

Les pilotes de Spirit Airlines, représentés par l’Air Line Pilots Association, International (ALPA), ont approuvé par un vote de 82% les modifications de leur convention collective. La participation s’est élevée à près de 79% des pilotes éligibles, a indiqué le syndicat. Cet accord est une composante clé du plan de restructuration de l’entreprise, placé sous le Chapitre 11 depuis août 2025, après plusieurs trimestres de pertes et de revers financiers. Il reste toutefois soumis à l’approbation du tribunal des faillites. « Ce vote représente l’investissement direct des pilotes dans l’avenir de Spirit », a déclaré le commandant Ryan P. Muller, président du comité exécutif des pilotes de Spirit au sein de l’ALPA. « Nous avons fait un choix difficile, mais nécessaire, pour donner à la compagnie les conditions sociales dont elle a besoin afin de sécuriser son financement et mener à bien sa restructuration. »

Des concessions temporaires mais encadrées

L’ALPA précise que malgré les contraintes financières, les pilotes ont préservé leurs règles fondamentales de travail, notamment celles liées à la planification et à la qualité de vie. Afin de contribuer à l’effort collectif, des réductions temporaires des salaires et des cotisations retraite entreront en vigueur le 1er janvier 2026, avant une restauration complète d’ici mi-2029. Les salaires seront progressivement rétablis via des hausses garanties en août 2028 et janvier 2029. « L’entreprise voulait aller beaucoup plus loin en termes de coupes via la procédure du Section 1113 du Code des faillites, mais nous avons tenu bon », a ajouté le commandant Muller. « Nous avons obtenu des concessions limitées dans le temps et sous conditions, avec des protections légales solides. »

L’accord prévoit également la création d’une créance non garantie de 278 millions de dollars, au bénéfice du corps des pilotes, leur donnant un intérêt financier direct dans la réussite de la sortie de faillite de Spirit Airlines. De plus, le contrat modifié inclut des protections contraignantes empêchant la compagnie de revenir solliciter de nouvelles concessions supplémentaires pendant la durée de l’accord, fixé jusqu’au 31 décembre 2027.   »Notre comité de négociation a obtenu des garanties de restauration, des protections solides et une participation réelle à l’avenir de cette compagnie », a souligné Muller. « Les pilotes seront vigilants et tiendront la direction responsable du respect de chaque clause. »

Spirit en quête de rentabilité durable

Spirit Airlines, pionnière du modèle ultra low-cost aux États-Unis, fait face depuis plus de deux ans à une situation financière critique. Une tentative de fusion avec JetBlue Airways a échoué au début de 2025 après une décision défavorable de la justice américaine, qui avait bloqué l’opération pour raisons concurrentielles.
Confrontée à des coûts opérationnels élevés, à la faiblesse de ses recettes unitaires et à une flotte clouée partiellement au sol à cause de retards de livraisons de Pratt & Whitney GTF, la compagnie s’est placée sous la protection du tribunal des faillites en août 2025, moins d’un an après une première restructuration.

Depuis, Spirit a engagé un vaste plan de restructuration visant à renégocier ses contrats de crédit-bail, à réduire ses capacités sur certaines routes domestiques en se séparant de plus de 100 avions et à restaurer la confiance de ses partenaires financiers. Le vote favorable des pilotes marque une étape cruciale vers la stabilisation du transporteur, qui espère émerger du Chapitre 11 courant 2026.

En faillite, Spirit Airlines obtient le feu vert de ses pilotes pour se redresser 1 Air Journal

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